mercredi , 15 mai 2024
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Andry Rajoelina n’a pas caché lors de l’inauguration de son atelier « teny ifampierana » que le but est de faire accepter les résolutions par la communauté internationale. La HAT espère une voie de sortie qui s’écarte de Maputo sans être entièrement fidèle à la feuille de route de son président. Les autres mouvances politiques sont sceptiques quant à la chance de réussite de cette démarche unilatérale à peine voilée par le recueil de présumées aspirations populaires.

Consensus de la HAT : « nous le ferons accepter par le reste du monde » !

Et si l’atelier pour construire un consensus autour de la feuille de route Rajoelina est la réponse avant l’heure à la communauté internationale qui brande des sanctions contre Madagascar et son autorité de fait. Andry Rajoelina a besoin d’un nouvel argument pour justifier son refus de revenir à la charte de Maputo et se prépare à l’éventualité des mesures contraignantes prises au niveau du Groupe international de contact et de l’Union Africaine. « Dans quelques jours, l’ultimatum sera fini, nous allons nous lever pour dénoncer l’incompréhension par le monde du changement que nous voulons instaurer », a-t-il déclaré à l’inauguration de l’atelier, jeudi 04 mars 2010.

Le président des autorités de fait brandit à nouveau l’inusable argument de la souveraineté nationale pour tenir tête au GIC. « Par ce que l’on va décider ici, on va leur dire que les malgaches choisissent et décident de leur avenir », affirme-t-il. Andry Rajoelina espère que la tenue de cet atelier de défi envers la position de la communauté internationale pourrait donner un élan de solidarité entre les malgaches. Il n’assume pas cette décision qui amènerait les instances internationales à sanctionner le pays. « Ce n’est pas une résolution qui vient de moi ou qui est faite pour moi, ni celle d’une seule mouvance mais une résolution pour notre cher Madagascar », dit le président de la HAT pour enflammer l’assistance.

Andry Rajoelina décrit son atelier anti-GIC comme  « un rendez-vous de la solidarité dans la différence », où l’on va parler de l’application de la vraie démocratie, la bonne gouvernance et les droits de l’homme. Dans l’ordre du jour de l’atelier, les thèmes sont moins vagues : les élections et la loi électorale, la mise en place de la Commission électorale nationale indépendante avec définition de sa mission et de ses membres, la feuille de route vers la 4ème république… figurent au programme. « Nous réaliserons les résolutions à l’issues de cet atelier et nous les ferons accepter par la communauté internationale », clame-t-il. Le président de la HAT affirme ne pas craindre de défendre ces décisions.

Robert Razaka, coordinateur de la HPM, une coalition dans la mouvance Zafy, dénonce le caractère unilatéral de l’atelier de la HAT. « Quelles que soient les résolutions, elle seront nulles et non avenues », prévient-il. L’ancien sénateur rappelle que dans toute l’histoire de la transition dans le pays, il y avait toujours une gestion mutuelle. En 1991, explique-t-il, il y avait une convention signée, c’est pourquoi la communauté internationale n’était pas intervenue. Il estime que l’atelier d’Ivato vise à créer une pseudo-convention. Par Fetison Andrianirina, la mouvance Ravalomanana a réitéré son boycott du consensus façon Rajoelina qui ne vise qu’à renforcer l’actuel régime de transition. Marc Ravalomanana a quant à lui fait part aux militants des trois mouvances que la communauté internationale n’a pas confiance en la HAT et n’acceptera que la charte de Maputo. En attendant, Andry Rajoelina essaie de créer un consensus avec ses alliés et ses partisans plutôt que de renégocier avec ses adversaires et opposants.