vendredi , 3 mai 2024
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A la recherche d’un plan C, le chef de l’autorité de fait a invité les partis politiques plus ou moins influents du pays. A défaut de convaincre les mouvances adverses, Andry Rajoelina tente de construire un consensus élargi. Les consultations n’ont finalement permis que de recevoir une multitude de propositions sur une autre nouvelle feuille de route.

Consultations élargies des partis à Iavoloha : des propositions avant un plan C

Après l’échec de l’atelier Teny ifampierana et auparavant des conférences régionales, Andry Rajoelina est toujours en train de fabriquer un consensus et créer une inclusivité. Le ballet de politiciens de politiciens à Iavoloha durant la journée du jeudi 06 mai est à l’image du prétendu consensus élargi mais qui n’est pas toujours concrétisé.

Contrairement à toute attente, les politiciens conviés par le président de la HAT n’étaient pas venus pour donner leur avis sur le plan B, après l’échec de la feuille de route française boudée à Pretoria. Ils ont au contraire émis de nouvelles propositions. Au final, le plan B, l’accord français et les résolutions de l’atelier Teny ifampierana ne sont plus d’actualité. La contribution à un plan C est ouverte à toutes les bonnes volontés.

L’ouverture tous azimut de la HAT est certes un recul mais elle permet de contourner les trois autres mouvances. Il s’agit pour la mouvance Rajoelina de présenter une feuille de route en béton qui a officiellement l’aval d’une grande partie de la classe politique, à défaut de la caution de l’armée.

« Si on est là, c’est qu’on est disposé à collaborer avec le président de la HAT pour trouver une solution », confie Vaovao Benjamin. Ce membre de l’Arema qui n’a pas reçu l’aval de la mouvance Ratsiraka estime que la mise en place d’un gouvernement militaro-civil est source de problèmes. Il prône un vrai gouvernement d’union nationale.

L’ancien secrétaire national de l’Arema, Pierrot Rajaonarivelo, revendique l’organisation de la conférence nationale avant la tenue d’un référendum et des élections. Le leader du MDM appelle au vrai dialogue politique, estimant que les querelles sur le nombre de sièges ou quota devraient passer au second plan.

L’UDR qui regroupe de nombreux partis issus de la mouvance Rajoelina n’a pas de nouvelles propositions. Lahiniriko Jean n’a fait qu’insister sur le calendrier prévu par la dernière feuille de route du président de la HAT, à savoir un référendum constitutionnel suivi des élections législatives et présidentielles. Pour le vice-président de la HAT, l’important est de respecter la volonté du mouvement populaire et maintenir ainsi Andry Rajoelina à la tête de la transition.

Le parti de Rajemison Rakotomaharo, représenté par l’ancien chef de région d’Analamanga Manganirina Randrianarisoa, est partant pour le calendrier électoral de la HAT et insiste sur la tenue d’une conférence nationale. Le parti MAMAN ou Madagasikara Mandroso d’Yvette Sylla adhère aussi à ce calendrier, du moment que l’on puisse construire une bonne base pour les futures élections démocratiques.

Roland Ratsiraka est impatient d’en finir avec la crise, estimant que si un élan de solidarité s’installe, on peut tout résoudre en 24 heures. Le MTS a toujours été contre une assemblée constituante et insiste sur le référendum constitutionnel. L’autre parti rouge réclame la mise en place d’un gouvernement d’union nationale dont 25 à 50 % des membres sont des militaires. Roland Ratsiraka encourage Andry Rajoelina à courtiser les politiciens qui se désolidarisent de leur formation d’origine.

C’est le cas de Vy Vato Rakotovao, l’ancien président des Jeunes TIM. « On a fait des propositions à Andry Rajoelina pour une solution adaptée à la crise », rapporte-t-il sans en révéler la teneur. Celui qui a été renié par son parti et par la mouvance Ravalomanana a précisé que lors de son entrevue avec le chef de l’autorité de fait, la formation d’un nouveau gouvernement n’a pas été abordée.

Face à de nouvelles tentatives de débauchage politique, Fetison Andrianirina a envoyé un message clair à Andry Rajoelina : « Arrêtez de diviser le peuple malgache, arrêtez de diviser l’armée, arrêtez de diviser les partis politiques ! »