vendredi , 3 mai 2024
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Les investisseurs étrangers qui désirent s'implanter à Madagascar ont toujours critiqué la lourdeur administrative. La création du guichet unique vise à réduire ainsi les paperasses.

Créer son entreprise en trois jours

L’objectif inavoué des autorités, en érigeant le « guichet unique », est de mettre en place l’équivalent de ce que les Anglo-saxons appellent « one stop shop ». La mise sur pied du guichet unique des investissements et du développement de l’entreprise (GUIDE) a ainsi contribué à faciliter la création de sociétés à Madagascar.


L’entité regroupe cinq départements issus de différents ministères, de sorte que les entrepreneurs potentiels peuvent, en s’adressant à un seul département, boucler le processus de création d’une société et, par la meme occasion, éviter les porte-à-porte et les interminables tracasseries  administratives. La création d’une entreprise, auparavant, représentait, il est vrai, un réel parcours du combattant pour les investisseurs, sans parler des bakchichs souvent exigés, à certains niveaux, par leurs principaux interlocuteurs.
 
Le nouveau système permet au guichet unique de délivrer, aujourd’hui, en moyenne une cinquantaine de cartes professionnelles par mois. Pour l’instant le GUIDE se limite à s’occuper de la création de Sociétés anonymes (SA) et de Sociétés à responsabilité limitée (SARL), car, estime le premier responsable, « les investisseurs étrangers ne s’intéressent pas vraiment aux entreprises individuelles », alors que l’un des objectifs est justement de faciliter les activités d’entrepreneurs, aussi bien étrangers que nationaux.


D’ici à fin 2003, les responsables du guichet unique prévoient l’implantation de bureaux de représentation au niveau de cinq autres chefs-lieux de province de la Grande Ile. Ce qui, au bout du compte, permettra également aux entrepreneurs qui désirent travailler en dehors d’Antananarivo, la capitale, de bénéficier des services du GUIDE. Actuellement, l’obtention du numéro d’identification fiscale (NIF) est l’un des principaux goulots pour l’allègement des procédures car centralisée dans la capitale.


Depuis sa création en avril 2003, le guichet unique se voulait être un outil efficace d’allègement de la procédure de création de sociétés à Madagascar. Il s’agit, en réalité, d’un département créé au sein du ministère de l’Industrialisation, du commerce et du développement du secteur privé. Le guichet unique est, d’une certaine façon, l’avatar du Centre de facilitation de création d’entreprise (CFCE), créé en 1999 sous la houlette de la Banque mondiale qui exigeait, dans le cadre d’un programme de réformes économiques, l’allègement des procédures de création de sociétés. A l’époque, se souvient un responsable du GUIDE, l’on pouvait boucler le processus de création d’une société en cinq jours. Le guichet unique vise donc à faire mieux : le processus est, dorénavant, finalisé en trois jours. A d’autres niveaux, cependant, la création d’une entreprise individuelle peut être bouclée en deux jours. Ce qui explique, a priori, les quelques mille entreprises fondées chaque mois à Antananarivo et ses environs.