dimanche , 28 avril 2024
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Les universités sont très mal gérées en 2010, la faute à un ministère dépassé par un problème financier difficilement avouable. Le ministre de l’Enseignement supérieur avance comme arguments différentes réformes dont la mise en place crée pas mal de perturbation. Enseignants, étudiants et personnels administratifs sont dépités par cette crise financière à l’université d’Antananarivo.

Crise dans les universités : l’enseignement suspendu aux finances

Comme si le problème se limitait au plan financier, le ministre des Finances et du Budget a essayé de mettre la pression sur les grévistes de l’université, à savoir les enseignants et le personnel administratif afin qu’ils reprennent leur travail. Hery Rajaonarimampianina estime que le déblocage de 8 milliards d’ariary devrait tout débloquer. C’était sans compter la lenteur administrative et les différentes procédures avant que la somme parvienne au niveau des établissements. Cette somme devrait assurer 50% des subventions et le paiement des arriérés de salaires en heures complémentaires.

Le ministre de l’Enseignement supérieur a prétexté un travail de contrôle des dépenses, du moins l’instauration d’un système efficace, pour justifier le retard des financements des universités. Finalement, les enseignants qui ont déclaré moins de 900 heures d’heures complémentaires en 2009 seront payés alors que ceux qui ont déclaré plus attendront le contrôle. La mesure semble évidente mais elle a mis dix mois avant d’être adoptée. Ce qui fait planer le doute quant à la disponibilité du budget y afférent.

Officiellement, les budgets de fonctionnement des établissements ont été retardés par la  mise en place d’un système transparent. Depuis cinq ans, les détails sur les dépenses engagées n’étaient plus obligatoires, du moins dans la pratique. Le ministère de l’Intérieur a déclaré que ces budgets seront réduit de 50% cette année, politique d’austérité oblige, c’est toujours mieux que rien, soit 0% pour tout le premier semestre.

Athanase Tongavelo, ministre de l’Enseignement supérieur, a aussi avancé la mise en place surprise du système LMD qui présente beaucoup davantage dans ce contexte de crise universitaire. Le système de crédit permet de réduire le nombre d’heures complémentaires des enseignants. Pour un module de 25 heures, il y aura 10 heures d’enseignement en présentiel et le reste réservé à des travaux personnels de l’étudiant.

C’est aussi la parade trouvée par le ministre Tongavelo pour répondre aux revendications de 1080 heures d’enseignements des étudiants de l’Ecole polytechnique de Vontovorona. Ces derniers n’ont pas baissé les bras après que leur manifestation ait été dispersée par les forces de l’ordre aux bords de la RN1. Le lendemain, ils sont venus en une forte délégation manifester leur revendication au ministère de l’Enseignement supérieur. Ils sont partis rassurés. L’enseignement présentiel ne sera que de 600 heures mais le volume horaire sur l’année pourra atteindre le double grâce au travail personnel. Le LMD fait déjà des miracles.

Les étudiants sont timorés à l’idée d’une année blanche qu’ils sont prêts à travailler dans de mauvaises conditions. La faculté des Lettres a été finalement la seule à observer une grève dans le campus d’Ankatso. Les littéraires ont réclamé leur budget de fonctionnement, ne se contentant pas des 10% disponibles. Les étudiants des autres facultés n’ont pas suivi le mouvement, certains ayant accepté la situation – pas de budget de financement – d’autres en train de préparer les examens. De même, l’idée de réclamer la tête du ministre Tongavelo divise.