dimanche , 5 mai 2024
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Deux jours après la déclaration des officiers sur la suspension des institutions de la transition et la constitution d’un comité militaire pour le salut public, les négociations vont bon train entre l’armée « pro-HAT » et « les mutins ». Le chef de l’Etat-Major veut privilégier la solution pacifique à un problème interne de l’armée tandis que le ministre de la Défense ordonne le siège du camp de la BANI.

Crise militaire -Ivato : la négociation privilégiée, le siège renforcé

Vendredi 19 novembre 2010, vers 10h30, le chef de l’Etat-Major de l’armée est arrivé à la base aéronavale d’Ivato, là où sont retranchés les officiers et généraux auteurs de la déclaration du 17 novembre 2010 sur la prise de responsabilité de l’armée. Il en est ressorti deux heures plus tard. Le dialogue n’a pas fait avancer la situation. Le général Ndriarijaona a souligné que les « mutins » n’étaient pas nombreux mais refusant de dévoiler leur nombre exact. 

Plus tard, dans l’après-midi, le chef de l’Etat-Major a fait part à la presse sa position, écartant pour le moment l’hypothèse d’un assaut. « Echanger des coups de feu ou verser du sang n’est pas la bonne solution », a-t-il déclaré. Il estime que le dialogue est la seule alternative pour résoudre la crise que traverse l’armée. « J’appelle les frères d’arme à faire des efforts pour continuer les pourparlers », a-t-il ajouté.

Le général Ndriarijaona est sur la même longueur d’ondes que les autres hauts responsables de l’armée, dont le général premier ministre de la HAT, quant au caractère exclusivement militaire du problème. Il tire sur les politiciens qui ont appelé à la prise de responsabilité de l’armée sans les viser directement. « Ne sont pas tolérées toutes les initiatives, cachées ou non, qui visent à diviser l’armée, pouvant mener à l’affrontement », a-t-il martelé. 

« Nous n’avons aucunement l’intention de donner l’assaut »

Le ministre de la Défense de la HAT n’a pas de raison d’avoir autant de patience que le chef de l’Etat-major. « Cela fait deux jours que les négociations ont été entamées, ils restent campés sur leur position », a-t-il déploré. Le général Rakotoarimasy de rappeler qu’il y a toujours un Etat et des lois dans le pays. « Nous prenons déjà des mesures afin qu’ils ne puissent pas se déplacer du camp », a-t-il révélé. Le ministre de la Défense minimise l’impact de cette mutinerie avec une intention de rétablir le pouvoir militaire. « L’armée malagasy a un effectif de 25 000 hommes, eux ils ne sont qu’une trentaine », a-t-il lâché.

Le premier ministre de la HAT est certain de maîtriser la situation. « Il n’y a pas des troubles, on fait le nécessaire pour régler le problème, cela commence à s’arranger, c’est ce que nous souhaitons », confie-t-il. Le général Camille Vital parle d’une affaire militaire que l’on essaie de ne pas exposer aux yeux des civils. « Nous n’avons aucunement l’intention de donner l’assaut, rassure-t-il ». Nous, c’est lui-même avec le ministre de la Défense et le Secrétaire d’Etat à la Gendarmerie nationale. « Nous collaborons étroitement afin de trouver la manière de résoudre le différend en question», a insisté le général Vital.

Dans la journée de vendredi, des gendarmes armés ont quadrillé les environs d’Ivato. Les riverains ont craint un assaut donné par les éléments de la gendarmerie. D’abord, il y a eu le message du ministre de la Défense diffusée à la télévision, invitant les habitants et riverains du camp de la BANI à quitter les lieux. La crainte a été attisée par une plus grande probabilité d’un assaut donné par des gendarmes contre des militaires. Une foule de curieux s’est attroupée non loin du camp pour voir le « spectacle » avant d’être dispersée à coup de bombes lacrymogènes.