mardi , 30 avril 2024
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Les membres de la société civile qui ont récemment initié une nouvelle médiation pour sortir Madagascar de la crise ont abandonné la partie. Le projet de collaboration avec l’armée n’a pas abouti.

Crise politique : La médiation de la société civile en panne

Minée par une querelle interne, la société civile a du mal à concrétiser son projet de médiation pour sortir de la crise malgache. Le groupe qui a initié la réunion de l’hôtel La Résidence Ankerana a, quelque temps après l’initiative, fait l’objet de critiques acerbes de la part d’autres membres de la société civile. 

Dirigé par Lalao Andriamampionona, épouse d’un ancien ministre des Travaux publics du temps de Marc Ravalomanana, le groupe d’Ankerana a été soupçonné à tort de partialité. Le projet de médiation a été ainsi vilipendé par certains membres de la société civile comme par des membres influents de la Haute Autorité de la Transition.

L’idée initiale était d’organiser une nouvelle rencontre entre les quatre chefs de mouvances politiques signataires des accords de Maputo, mais sur le territoire malgache. Ce nouveau « sommet » entre Marc Ravalomanana, Andry Rajoelina, Didier Ratsiraka et Albert Zafy aurait pu, selon la société civile, constituer une occasion de relancer le processus de Maputo.

Sans le soutien de l’armée, l’organisation d’une telle rencontre est pourtant impossible pour la société civile. Car il faudra assurer la sécurité de deux anciens présidents qui devront retourner sur le territoire malgache après une période d’exil. 

L’objectif du groupe d’Ankerana était de trouver une solution politique consensuelle entre les chefs de mouvance  avant la tenue d’une réunion du groupe des médiateurs internationaux à Antananarivo, le 6 octobre.     

Jusqu’à présent, le chef de l’état-major général de l’armée, le colonel André Ndriarijaona, n’a pourtant reçu aucune lettre de demande de collaboration de la part de la société civile selon ses propos. Si à une semaine de la réunion des médiateurs internationaux, le projet n’est pas encore peaufiné, on peut en conclure qu’il a été abandonné.

La société civile comptait pourtant sur un soutien de l’armée pour résoudre la crise malgache, comme en 1991. A cette époque, les militaires ont « obligé » les protagonistes à conclure un accord. Ce qui a débouché sur la convention de l’hôtel Panorama qui a consacré la Transition vers la Troisième République.

Le groupe d’Ankerana s’est donc référé au schéma de sortie de crise de 1991 mais la grande différence a été que, cette année, les militaires eux-mêmes étaient impliqués dans la crise. C’est en effet grâce à une mutinerie que l’équipe de Andry Rajoelina a pris le pouvoir le 17 mars. Et les postes de commandement au sein de l’armée sont actuellement détenus par des ex-mutins.