lundi , 6 mai 2024
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Haut ou très haut, tout est vraiment relatif dans le secteur de la nouvelle technologie et de l’Internet en particulier. Les opérateurs ont réussi à vendre du rêve avec la 3G avec un débit très très moyen, voilà que la perfection est annoncée avec la 4G. Blueline, pionnier dans le secteur du Wimax promet un service révolutionnaire. En tout cas, les prélèvements bancaires vont soutirer aux abonnés de l’argent à très haut débit.

De la 3G à la 4G, le mirage du très haut débit à Madagascar

Depuis dix ans, Madagascar a la fâcheuse réputation d’être le pays où l’Internet est le plus cher au monde. Malgré l’avancée des technologies liée aux deux connexions au réseau international de fibre optique, les promesses pour des services meilleurs abondent, tandis que les prix ne baissent guère. L’opérateur Moov, a maintenu son offre ADSL à 187 000 ariary (1 euro=2800 ariary) mais en doublant le débit passant de 512 à 1000 kbps de débit théorique. Le débit réel est « acceptable » puisqu’il oscille entre 850 et 950 kbps en téléchargement. Moov annonce sa solution Internet mobile 3G+ comme du haut débit. Un confort à 300 kbps, c’est très relatif, et le prix n’est pas donné. L’offre « illimitée » en termes de temps mais très limitée en termes de données transmises vaut 187 000 ariary pour 1500 ko.

Le tout puissant Orange est pour le moment impuissant à Madagascar, désavantagé par la loi et aussi par l’Etat qui est actionnaire chez l’opérateur concurrent. La multinationale ne peut pas encore jouer dans la cour des grands sur le marché de l’Internet malgré son câble en fibre optique relié au réseau SAFE et son backbone national, le déploiement du haut débit est ralenti par des contraintes de la part de l’organe de régulation des télécommunications. Orange est obligé de vendre très cher et surtout par octets transmis même si le débit proposé de 1Mbps est intéressent. L’opérateur propose pour un abonnement à 239 000 ariary 3Go de données transmises. Pour faire face à cette conjoncture très particulière, le leader de la téléphonie mobile a mutualisé son réseau internet avec l’ISP Blueline.

La 4 g, trop cher pour le très haut débit 

L’opérateur Blueline a trouvé son salut dans les technologies sans fil puisque le filaire était quasiment l’apanage de l’opérateur historique. Avec les technologies Wi-Max et CDMA, il a confirmé sa place de numéro 2 de l’Internet alors que les solutions via téléphonie mobile ont fait leur apparition sur un marché toujours restreint. Blueline se positionne désormais non sans prétention comme étant le « leader de l’innovation » en coiffant les autres opérateurs qui sont sur le filon de la 3G+. L’ISP prétend à juste titre proposer des solutions basées sur le meilleur des technologies disponibles à Madagascar. Grâce à la 4G,  Blueline est en mesure de proposer une offre Triple Play associant Internet, téléphonie mobile et télévision dans un contrat unique. A la clé, il y a le très haut débit et une technologie d’accès axée entièrement sur le protocole Internet. 

Si Blueline arrive à démocratiser la 4G, Madagascar devancerait la France où la 3G est encore en train d’être vulgarisée. Le manque de service rend par ailleurs superflue cette course à la technologie. Blueline veut proposer de la TV numérique. C’est totalement compatible au très haut débit de la 4G. Sauf que l’opérateur propose au grand public des offres à 512 et 1000 kbps. Il faudra débourser 390 000 ariary pour avoir un bon haut débit de 2 Mbps et 690 000 ariary mensuel pour caresser le très haut débit à 4Mbps. Par ailleurs, il faut aussi s’abonner à l’offre TV, avec un pack moyen à 70 000 ariary pour les chaînes malgaches et 35 chaînes internationales. Bref, l’amélioration de la technologie est loin de faire baisser les prix, contrairement à ceux que les opérateurs promettent.