samedi , 18 mai 2024
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Suite à l’annonce à Ambohijatovo du retour du président Marc Ravalomanana au pays, les autorités de la transition disent être prêts à le recevoir. Les défenseurs de la légalité espèrent l’appui de la communauté internationale.

De l’agitation autour du retour annoncé de Marc Ravalomanana

Les autorités de la transition préparent-elles l’opinion sur une action contre le président Ravalomanana. Après Andry Rajoelina qui a « diabolisé » le président sortant dans son étrange discours à la nation, c’est au tour de son premier ministre de faire une mise en garde. « Il y en a qui appelle au retour de leur +papa+, que celui-ci vienne », a-t-il déclaré lors de son voyage dans la région Sud-Est.

 

Monja Roindefo fait allusion à des poursuites judiciaires. Il fait entendre que les autorités sont prêtes à recevoir le président Ravalomanana. « Nous avons des questions à lui poser, il devra répondre sur la tuerie à Ambohitsorohitra, les caisses vides de la Banque centrale », cite notamment le chef du gouvernement de la transition. Les présumés impôts non payés de l’entreprise Tiko sont aussi des sujets que les autorités évoquent pour ternir la réputation de Marc Ravalomanana.

 

Les accusations sont pour l’instant des discours politiques, les mêmes qui ont été prononcés sur la place du 13 mai. Pour le moment, c’est à travers l’entreprise Tiko que les autorités de la transition essaient de resserrer l’étau autour du président Ravalomanana. Apres la Direction des Impôts, c’est au tour de la Direction des Douanes d’entrer en jeu. Procédure de contraintes, saisie conservatoire font partie des moyens annoncés si les 26 milliards d’ariary réclamés ne sont pas payés.

 

Cette campagne anti-Ravalomanana s’est intensifiée quand ce dernier a annoncé avec insistance à ses partisans, sur la place de la démocratie, que son retour au pays est imminent. « Citoyens malgaches qui êtes majoritaires, je vous promets que je reviendrai à Madagascar » avait-il déclaré. Le président sortant avait expliqué qu’il était en discussion avec d’autres pays du monde et qu’il est confiant sur « l’appui de ceux qui ont confiance en nous ».

 

Les partisans de Marc Ravalomanana et les défenseurs de la légalité accentuent quant à eux l’appel à un engagement plus déterminant de la communauté internationale pour un retour à l’ordre constitutionnel à Madagascar. « Faites un signe clair que vous condamnez ce régime qui a pris le pouvoir de manière illégale et par la force », clame Hanta Randriamandranto.

 

La Secrétaire générale du parti Teza a été elle-même à la tête de la délégation de femmes venue déclarer aux représentants diplomatiques leur refus de l’illégalité et de la prise du pouvoir par la rue. Elle a dénoncé les appuis d’un pays étranger déguisés en projets humanitaires et qui favorisent la HAT.

 

Paradoxalement, les meneurs du mouvement pro-Ravalomanana à Ambohijatovo sont perplexes après l’annonce de la date du retour du président sortant par un porte-parole. Ils ne cautionneraient même pas les propos d’Ambroise Ravonison. Info ou intox, en tout cas, l’annonce a fait son effet. De l’enthousiasme dans le camp des légalistes et de la crispation dans le camp de la HAT.