vendredi , 3 mai 2024
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La situation d'insécurité qui prévaut dans la Grande Ile depuis le coup d'Etat de 2009 a poussé de plus en plus de paysans à effectuer une demande d'autorisation de port d'armes à feu selon le ministère de l'Intérieur.

De plus en plus de paysans souhaitent détenir une arme à feu

Aucune statistique officielle n’est divulguée pour des raisons de sécurité, mais le Secrétaire Général du ministère, Thierry Rakotonarivo, admet que les chiffres sont en hausse. « Ceux qui effectuent une demande d’autorisation de port d’armes sont issus de différentes catégories sociales, mais nous avons pu remarquer que de plus en plus de paysans souhaitent disposer d’armes à feu actuellement » affirme le Secrétaire Général.

Les paperasseries ne dissuadent guère ceux qui souhaitent disposer d’une arme à feu pour se protéger. Même ceux qui disposent déjà de l’autorisation de port d’armes sont contraints, tous les ans, à une déclaration systématique et au paiement d’une taxe y afférente. Sans parler des autres documents exigés, comme l’état civil du prétendant et son casier judiciaire. La demande doit être déposée au niveau du bureau de la province.

Au cours des dernières années, le phénomène d’insécurité à Madagascar a connu une recrudescence indéniable. Les attaques à main armée étaient de plus en plus fréquentes dans les grandes villes, tandis que les voleurs de zébus étaient de plus en plus organisés et de mieux en mieux armés dans le milieu rural. Les « dahalo » attaquent souvent les villages par centaine, munis de fusils d’assaut kalachnikov, terrorisant toutes les régions du Sud et du Sud-ouest du pays. Ce genre de phénomène a poussé les villageois à s’organiser en groupe d’autodéfense. Car, en milieu rural comme dans les centres urbains, les forces de l’ordre sont souvent impuissantes pour prévenir les attaques.