Début de mandat sur fond de manif : Ravalomanana de nouveau à l’épreuve

En ce début d’un second mandat, Marc Ravalomanana devra faire face à au moins deux fronts, à savoir les difficultés socio-économiques et la grogne de l’opposition qui a choisi, une nouvelle fois, d’en découdre et de profiter autant que faire se peut du mécontentement d’une frange de la population .

C’est de bonne guerre. Les partis politiques de l’opposition, à Madagascar, n’ont pas voulu manquer le coche. Les étudiants ont manifesté dans les rues, à Antsiranana et à Toliara, en réaction des fréquentes coupures d’électricité qui sévissent depuis quelques semaines dans leur ville.

La réaction des étudiants est plus que légitime. La manifestation qui s’en suivit était somme tout logique. Sauf que l’opposition, qui attendait depuis longtemps le moindre mécontentement populaire à l’égard du pouvoir Ravalomanana, a vite fait de s’en mêler.

La situation se corse logiquement. Antsiranana est une vraie poudrière actuellement. La manifestation estudiantine du 1er mai a été infiltrée par des éléments violents. L’affrontement avec les forces de l’ordre a fait, le 1er et le 2 mai 2007, selon un bilan provisoire, un mort et au moins 5 blessés.

A Toliara, le vieux démon du tribalisme a ressurgi de nulle part. Les magasins appartenant à des originaires des hautes terres malgaches ont été la cible de pillage, le 27 avril. L’arrestation des principaux meneurs d’une manifestation de l’opposition qui a débouché sur des actes de vandalisme a permis de faire baisser la tension d’un cran à Toliara. Le député Dimby Benaria et le Sénateur Robert Razaka du parti Arema ont été arrêtés à la suite d’une plainte contre X déposée par les victimes des actes de pillage qui ont concerné environ 80 boutiques.

La crise de l’électricité, en raison de la vétusté des équipements de la société nationale Jirama, tarde effectivement à être résolue. Antsiranana vit dans le noir pendant plus de quatre heure presque tous les soirs. Les manifestations contre le délestage étaient donc prévisibles.

L’erreur de l’équipe au pouvoir a été sans doute d’avoir laissé perdurer ce problème. Les délestages datent en effet de quatre ans maintenant dans certaines grandes villes de province de Madagascar. Le gouvernement a en effet hérité d’une situation catastrophique au sein de la Jirama. Cet état de fait a été mis à profit par les partis politiques de l’opposition pour faire entendre leur voix.

L’équipe au pouvoir devra ainsi régler au plus vite ces séries de bras de fer engagés contre les opposants. Ces derniers sont, depuis des années, en mal d’audience mais leur capacité à sauter sur la meilleure occasion est bien réelle.   

Des observateurs parlent déjà, sans doute un peu prématurément, de mandat « critique » pour Marc Ravalomanana. Ce qui est sûr est que de ce second mandat de Marc Ravalomanana dépendra l’éventuel troisième. C’est sur les résultats qu’il sera ainsi jugé à l’aune de 2012.