mercredi , 15 mai 2024
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Aussitôt arrivé au pouvoir, Andry Rajoelina doit gérer une lutte intestine au sein de son propre camp.

Début d’une nouvelle lutte de pouvoir

Porté au pouvoir par des militaires qui ont ouvertement soutenu son mouvement de rue, Andry Rajoelina devra faire face à une fronde interne. Des militants de l’opposition évoquent déjà actuellement une autre alternative qu’une transition conduite par l’ancien maire de la capitale, une journée après sa prise de pouvoir.

A Toamasina, l’ancien fief de l’ex-président Didier Ratsiraka, les hommes politiques ne misent plus que sur le retour au pays de l’amiral rouge et de ses anciens collaborateurs, chassés du pouvoir en 2002.

Le retour au pays des exilés politiques de 2002, comme Pierrot Rajaonarivelo, Secrétaire National du parti Arema, et Didier Ratsiraka, risque logiquement de faire de l’ombre au jeune président de l’autorité de Transition.

Les partisans de Didier Ratsiraka tentent, aujourd’hui, de reprendre le dessus. A Antsirabe, à 170 km de la capitale, un proche collaborateur de Ratsiraka, Ratoabolamanana Merci, s’est auto-proclamé maire de la ville après le départ de Marc Ravalomanana du pouvoir. Une entrevue a eu lieu entre lui et le maire locale, Olga Ramalason, issue du parti TIM, fondé par Marc Ravalomanana. A leur tour, les partisans de Andry Rajoelina se sont insurgés et ont désigné une autre personne pour occuper le poste de maire. Une image peu rassurante au sujet de l’unité au sein des mouvements qui ont participé à la prise de pouvoir par l’équipe de Rajoelina.

La division criante au sein de l’armée risque également de donner du fil à retordre à Andry Rajoelina. Rien ne dit en effet que si Didier Ratsiraka revient au pays, aucune frange de l’armée ne lui fera pas allégeance. D’autant que le mauvais exemple du non-respect de la hiérarchie et de la discipline a été étalé au grand jour à plusieurs reprises au sein de cette armée, marquée par une mutinerie qui a commencé au camp Capsat à Antananarivo.