samedi , 18 mai 2024
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La campagne électorale en vue des législatives en est à sa troisième journée. La mouvance présidentielle domine le terrain. Et le parti de l'opposition AREMA est, malgré lui, dans la course.

Début timide de la campagne électorale

Seuls, pour l’instant, les partis proches du pouvoir sont présents sur le terrain depuis le début de la campagne électorale des législatives du 15 décembre. Les panneaux d’affichages nouvellement installés par les autorités communales sont, dans la majorité des cas, vides. Et les interventions télévisées – mêmes gratuites – sont plutôt timides. Le Firaisankinam-pirenena, la coalition du parti présidentiel TIM avec le RPSD et le parti AVI, tenait à être proche des électeurs dès samedi 30 novembre, début officiel de la campagne électorale. Mais le HBM, une autre coalition de partis politiques ayant soutenu Marc Ravalomanana, durant la présidentielle de 2001 au sein du KMMR, a également entamé le début de campagne avec un certain dynamisme. Ce qui a priori donne l’impression d’une campagne électorale largement dominée par la mouvance présidentielle.

Le constat est plutôt amère : les électeurs malgaches visiblement soulagés par le départ de Didier Ratsiraka, l’ancien président de la République, sont moins enthousiastes, par rapport à la présidentielle de 2001, à participer à la campagne électorale. Les premiers meetings politiques du début de la campagne ont attiré la foule, moins pour les interventions des candidats que pour les concerts musicaux gratuits. 

Le co-président du parti présidentiel TIM, Rajemison Rakotomaharo, sillonne le territoire malgache pour soutenir les candidats du parti. Le président de la République, Marc Ravalomanana, parallèlement, poursuit ses tournées présidentielles sans une fois faire mention de la campagne électorale. Et, neutralité administrative oblige, le Premier ministre Jacques Sylla, lui-même candidat du TIM dans la circonscription de l’île de Sainte Marie, devait faire preuve de discrétion, étant, comme la Constitution le désigne, le premier responsable de l’administration.

Le parti AREMA, le principal parti de l’opposition, devait, malgré lui, participer à la course. Et des candidats issus du parti ont décidé de faire campagne. Car, nonobstant les déclarations du Secrétaire national et de ses proches collaborateurs, les candidatures des membres du parti ont été validées par la Haute Cour Constitutionnelle. L’ancien député AREMA, Pierre Raharijaona, a ainsi, tout comme les autres candidats proches du pouvoir, débuté sans le moindre complexe sa campagne électorale dans la circonscription d’Antananarivo Atsimondrano. Dans cette circonscription, il aura à affronter Yvan Randriasandratriniony du TIM, actuellement ministre de l’agriculture, et Alain Ramaroson du HBM, la coalition pro-Ravalomanana, ainsi que Lala Ranaivoarisoa du parti MFM, actuellement Maire de la commune de Tanjombato.

Les discours sur le boycott des législatives, discours prônés par le parti de l’ancien président Ratsiraka, ont, ainsi, perdu de leur sens depuis la publication de la liste des candidats et le début de la campagne électorale. Plus personne, dorénavant, ne peut parler d’élection sans l’opposition. Les électeurs, par contre, ne sont pas, pour l’instant, au rendez-vous de la campagne électorale.