Déroute des conférences régionales : organisateurs et participants en cause

Une demi-journée perdue pour régler un problème d’organisation. Cela devait arriver quand on sait que les organisateurs se sont vantés d’une grande affluence pour saluer la popularité et la légitimité de l’événement. Le malaise a été palpable quand les participants se sont mis à réclamer leur « dû », une indemnité de repas de 5 000 Ar. Cela a l’air dérisoire mais vu le nombre d’invités qui n’étaient pas sur la liste, le budget a été vite dilapidé.

La sanction est immédiate pour les organisateurs : des participants ont quitté la conférence. Dans certaines régions, comme à Itasy, il a fallu aux organisateurs faire un compte rendu de la comptabilité. Les participants se sont montrés compréhensifs quand ils ont été informés de la situation comptable. Le vrai conflit concerne la couleur politique et la majorité dans cette assemblée inédite. Les pro-TGV se sont plaints du fait que seulement le quart des invités est acquis à la cause de la HAT. Ils dénoncent un complot des maires TIM, des irréductibles qui affichent encore le portrait du président élu Marc Ravalomanana.

A Antananarivo, les apparences ont été sauvées suite à des efforts particuliers. Comme pour tout bon malgache, il ne fallait pas se chamailler à propos de la nourriture. La HAT et le gouvernement ont demandé des comptes aux organisateurs rappelant ainsi à l’opinion publique que c’est la société civile qui s’est vu confier l’organisation des conférences régionales. Autres sujets de mécontentement, le temps de parole limité à 2 minutes, en raison du grand nombre de participants, a été décrié.

Sur le fond, les conférences régionales n’ont pas pu aller assez loin dans les débats concernant les thèmes choisis, à part celui de la Constitution. Le code électoral et la réconciliation nationale méritent plus de débat cette fois-ci inclusifs. Pour la HAT, il est urgent de relativiser l’importance de cette consultation dont les résolutions ont valeur de proposition et aucunement de décision.

Quoiqu’il en soit, le débat sur la Constitution et la mise en place de la République a été très fourni lors de ces conférences régionales. Les proposition ont fusé : un régime présidentiel fort, un régime parlementaire, des Etats fédérés, le retour à la monarchie ! Les discussions ont été focalisées sur deux points majeurs : le pouvoir accordé au président de la République, d’une part, l’âge de celui-ci, d’autre part. En somme, les militants-participants ont débattu du pouvoir qui sera accordé à un jeune président dans une République montée de toute pièce.