jeudi , 16 mai 2024
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Le ministre des finances défend, becs et ongles, sa performance, à savoir un taux de croissance économique de 9,6 % pour 2003. Dans le domaine du transport et celui de la création d'entreprise, comme pour celui de l'agriculture, d'importantes réformes sont engagées.

Des chiffres et des initiatives : le visage du train de la réforme

D’aucuns se demandent si les chiffres vont pouvoir convaincre les acteurs de la vie économique alors que la Grande Ile vient de sortir d’une année de crise sans précédent. Les différents indicateurs semblent en effet susciter, d’une façon générale, l’optimisme. Tant les entrepreneurs, pour la première fois, donnent l’impression d’être ravis d’avoir un des leurs tenir les rênes du pouvoir.


A travers différentes initiatives, l’on peut apercevoir la silhouette du train de la réforme. En matière de création d’entreprises, le « guichet unique » a officiellement ouvert ses portes depuis le 30 octobre. Il s’inspire de ce que les anglo-saxons ont désigné par « one stop shop ». Objectif : promouvoir les investissements privés et mettre en confiance les investisseurs. Le « guichet unique » ou GUIDE (guichet unique des investissements et du développement des entreprises), réunissant des services assurés en temps ordinaire par 9 ministères, se propose d’offrir aux entrepreneurs et investisseurs potentiels toutes les informations nécessaires en vue d’un démarrage d’activités et de création d’entreprise.


 Prendre par les cornes


 Dans le domaine du transport, le ministère de tutelle a décidé de prendre le taureau par les cornes. Les transporteurs devront se conformer à une certaine norme de qualité, tant pour satisfaire les usagers que pour préserver l’environnement. Exit les véhicules de plus de 10 ans utilisés dans le transport en commun. Le vice-premier ministre tape sur la table afin de remettre de l’ordre dans ce secteur où l’anarchie avait, au fil des années, repris le dessus. 


Bientôt la croissance à deux chiffres


S’agissant de la croissance économique, à plusieurs reprises, le ministre des finances a défendu ses principales performances au titre de l’année 2003 : un taux de croissance économique de 9,6% et un taux d’inflation de 1,1%. Le record de l’ancien régime est tombé. Du moins en chiffres. Courant 2001 en effet, peu avant la période électorale, le gouvernement de l’ancien dictateur, Didier Ratsiraka, n’a cessé de vanter un taux de croissance de 4%. Un chiffre que la crise de 2002 a très vite fait oublier. Et dans ce halo d’espoir et de doute, l’année 2004 s’annonce des plus prospères par rapport aux deux précédentes. Le secteur privé n’a pas caché son optimisme à l’issue d’une rencontre avec l’Exécutif malgache dans le cadre d’une réunion préparatoire de la loi de finances 2004. D’autant que les mesures de détaxation sur une centaine de produits et d’équipements agricole et industriel auraient commencé à porter leurs fruits.


Un coup de fouet à l’agriculture


L’optimisme est donc de rigueur. Sauf que, depuis toujours, la grande majorité des malgaches (75%) vivent toujours dans un contexte de pauvreté et, pire, de malnutrition. La majorité de la population vit par ailleurs dans le monde rural. Ce qui donne au président une bonne raison de donner un coup de fouet à l’agriculture. Au menu : opération charrue, facilité de paiement pour les engrais et, étrangement, l’arrivée d’une deuxième vague de techniciens vietnamiens. Lesquels sont appelés à partager leurs expérience dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage en raison de l’état avancé du développement du secteur primaire au Vietnam. La riziculture est principalement visé. Alors que depuis des décennies en effet les agriculteurs malgaches se contentent d’une moyenne de rendement d’environ 2 tonnes à l’hectare pour le riz, les paysans vietnamiens en sont, depuis plusieurs années, à un rendement allant de 6 tonnes à environ 10 tonnes à l’hectares.