mercredi , 1 mai 2024
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La Haute Autorité de la Transition prévoit de procéder à l’arrestation d’un grand nombre d’hommes politiques pour atteinte à l’ordre public.

Des leaders politiques dans le collimateur de la HAT

Les accords de Maputo risquent de faire partie très vite du passé. Le principe fondateur des accords a été la réconciliation, mais, aujourd’hui, la situation a plutôt tendance à se corser. La vague d’arrestation des leaders politiques qui n’épousent pas la cause de la HAT a bel et bien commencé. La plupart des meneurs du mouvement « légaliste » en faveur du président en exil, Marc Ravalomanana, se trouvent désormais dans la ligne de mire des militaires de la HAT.

Deux ex-parlementaires sont déjà sous les verrous actuellement. Naika Eliane, ancienne Sénatrice, et Raharinaivo Andrianatoandro, récemment député et autrefois Questeur de l’Assemblée Nationale ont été placés sous mandat de dépôt. Les deux personnalités appartiennent à la mouvance Marc Ravalomanana et participaient physiquement au second sommet de Maputo, en compagnie du président en exil.

Ces deux membres du parti TIM ont ainsi grossi le rang des « légalistes » emprisonnés. Après la signature des accords de Maputo, la mouvance Ravalomanana a établi la liste de ses sympathisants incarcérés et qui s’attendaient à une libération immédiate. Il y a avait une quarantaine de personnes mais, au final, une dizaine a été relâchée depuis. 

C’est dans ce contexte que l’interpellation des anti-HAT a repris. Une longue liste des leaders politiques qui dérangent Andry Rajoelina et son Premier ministre Monja Roindefo aurait été établie. Ils sont soupçonnés de provoquer une révolte contre les autorités de Transition. 

Dans sa convocation, Raharinaivo Andrianantoandro a été, par exemple, sommé de venir en compagnie de Ravonison Ambroise et de Tabera Andriamanantsoa, deux autres politiciens dans le collimateur des forces de l’ordre.

D’une manière générale, les basses besognes de la HAT sont accomplies par la Force d’intervention spéciale (FIS) sous le commandement des lieutenants-colonels Lylison René et Charles Andrianasoavina. 

En toute logique, les leaders du mouvement légaliste étaient souvent obligés de se soumettre à une longue cavale. Le syndicaliste et membre du parti MFM, Constant Raveloson, en sait quelque chose. Il est réapparu après la signature des accords de Maputo. Depuis quelques jours, ce fervent animateur des manifestations des partisans de Marc Ravalomanana est pourtant de nouveau menacé d’arrestation, comme de nombreux autres hommes politiques.

Dans les prochains jours, la situation peut encore empirer. Différentes mouvances politiques prévoient de manifester dans les grandes villes de Madagascar, dont Antananarivo, la capitale, afin de contester la politique « unilatérale » de la HAT. Une politique contraire aux principes des accords de Maputo.