vendredi , 3 mai 2024
enfrit

Détournement d’argent au sein du LOC : Une affaire qui a failli ternir l’image de l’Eglise et du monde Catholique à Madagascar

L’histoire a commencé en Septembre 2009 quand une centaine d’Entreprises de Bâtiment et de Travaux Publiques Malgache signaient avec un bureau d’étude dénommé LOC (Liaison Office and Consulting) des contrats de travaux de construction d’infrastructures telles que des écoles, des salles de fêtes, des presbytères dans diverses localités de Madagascar. Selon les responsables de ce bureau d’étude, c’est l’Eglise Catholique malgache qui les a commissionnés  pour la construction de ces infrastructures.

Pourtant, quelques mois plus tard, le doute commence à surgir chez les entreprises exécutants  lorsque, ayant déjà accompli la moitié ou la totalité même de certains travaux, ils n’ont toujours pas été payés alors qu’ils ont utilisé leurs propres fonds durant le démarrage des travaux. Pire encore, en plus du fait de ne pas être payé, les entrepreneurs ont aussi découvert lors d’une confrontation de différents documents en leur possession que la source de financement du projet n’était pas claire. En fait, certaines informations révèlent que le LOC (Liaison Office and Consulting) se chargeait d’obtenir des fonds venant des bailleurs étrangers. Or, d’autres informations stipulent que les fonds proviennent de l’Eglise elle-même. Voulant trouver des explications rationnelles à leur doute, certains entrepreneurs ont essayé de contacter les responsables de LOC, mais à leur grande surprise, ces derniers ont disparu de la circulation. Du coup, faute de responsables pouvant leur fournir des explications, les entrepreneurs se sont acharnés à l’encontre de l’Eglise Catholique pour réclamer leurs chèques tout en accusant cette dernière de les avoir escroqués.

Face à une telle accusation, l’Eglise a immédiatement organisé une conférence et a convoqué tous les responsables impliqués dans cette affaire à savoir les dirigeants du LOC, ceux qui ne s’étaient évaporés, les entrepreneurs et quelques évêques. C’était au cours de cette conférence que les choses se sont éclaircies. Le bureau d’étude LOC (Liaison Office and Consulting) existe bel et bien et a effectivement collaboré avec la mission catholique pour la construction des infrastructures. Ce qu’il y a c’est que certains responsables au sein de ce même bureau d’étude ont détournés l’argent des entreprises en falsifiant leurs dossiers de contrats et leur faisant croire qu’ils sont engagés alors qu’en réalité la direction du bureau d’étude ne connaît même pas leur existence.  

A l’issu de la conférence des parties impliquées dans cette affaire, une décision a été prise, l’arrêt immédiat de tous travaux relatifs au projet jusqu’à nouvel ordre. En outre, l’Eglise Catholique, à travers ses évêques, a présenté des excuses auprès des entrepreneurs tout en leur promettant de trouver assez rapidement des solutions quant aux paiements de leurs salaires. En ce qui concerne LOC, ses dirigeants ont entrepris des actions à l’encontre des personnes ayant commis ces fraudes, entre autres licenciement et poursuite en justice.