mardi , 21 mai 2024
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Madagascar on le sait, croule sous la dette. C'est pourquoi, le "point d'achèvement", ensemble de conditions qui devraient permettre d'engager une annulation de la dette, est d'une cruciale importance. Celui-ci vient d'être reporté, ce qui est ressenti comme un échec du gouvernement par la presse nationale.

Dette, le feuilleton continue

Dette, le feuilleton continue.


Selon l’Express de Madagascar, « Pour un certain nombre de raisons, Madagascar n?est pas arrivé au point d?achèvement du programme Ippte (Initiative des pays pauvres très endettés) », révèle François Bourguignon. Au cours d?une rencontre avec la presse au bureau de la Banque mondiale à Anosy, l?économiste en chef et vice-président de la Banque mondiale confirme la réponse évasive du premier ministre Jacques Sylla à l?Assemblée nationale le 30 juin sur le rendez-vous de juillet pour le point d?achèvement. A ce moment, Jacques Sylla évoqua un autre rendez-vous « pour cette année ». La déclaration de Bourguignon n?a pas permis d?avoir plus de détails sur ce report : « Je ne sais pas à quelle distance des conditions se trouve Madagascar et je me rends compte que j?aurais dû y regarder de plus près », a-t-il continué.


L’avenir de Madagascar selon la Banque Mondiale


Suite à la conférence de presse de M. Bourguignon, l’Express de Madagascar cite également les analyse de ce dernier quant à la situation actuelle du pays. « Selon cet économiste en chef de la Banque mondiale, Madagascar possède une politique ambitieuse pour la réforme et le développement, « outre sa volonté ferme que j?ai sentie ».
En plus de cette impression générale, l?intervention de François Bourguignon devant la presse a permis de faire le point sur l?économie malgache. Le vice-président de la Banque mondiale annonce par exemple que le taux de croissance de 6% ne pourra pas être atteint cette année.
Concernant l?inflation, Bourguignon a expliqué que la tendance actuelle n?est pas encore sur le point de se renverser. Outre les facteurs internationaux, il a également avancé d?autres explications comme la dépense publique qu?il a pointée du doigt. Le vice-président de la Banque mondiale juge également la tendance à la surréaction du marché des devises malgache. « Je ne pense pas que son taux reflète le celui de l?équilibre ». Il a évoqué l?étroitesse du marché et une anticipation « pas bonne » sur les prix pour expliquer cette situation.  
Face à la détaxation, François Bourguignon épouse les décisions prises par le gouvernement. « Cette mesure justifie le besoin de politique d?investissement forte quand on a un Pib limité », a-t-il avancé. Il a également évoqué la nécessité de « resserrer l?éventail des produits détaxés ». Il a expliqué comme facteur d?explication de cette mesure, la correction de la première décision contre des profiteurs de la détaxation sur des produits voisins.
Interrogé sur l?absence d?investisseurs malgré les mesures prises par le gouvernement, il se déclare pas inquiet outre mesure. Pour Bourguignon, ces derniers ont besoin de près de 2 ans pour prendre une décision importante compte tenu de l?image dégagée par le pays en question.
Le vice-président de la Banque mondiale a également distillé quelques conseils. Il préconise par exemple la mise en place d?une politique de communication ambitieuse pour lutter contre le problème d?accès aux infrastructures de base qu?il juge comme obstacle majeur au développement. « 


Gel de l’export de la vanille


La vanille est un produit d’exportation essentiel à Madagascar. C’est pourquoi toute décision qui s’y rapporte est importante. Depuis quelques temps des bruits concernant un éventuel gel des exportations étaient rapportés dans la presse. Aujourd’hui, Madagascar Tribune confirme « Répondant aux informations véhiculées par certains organes de presse ces derniers temps, le GNEV (Groupement National des Exportateurs de Vanille), a tenu à souligner que l’interdiction d’exportation de vanille jusqu’au 20 décembre prochain a été adoptée par la majorité de la profession réunie en assemblée générale le 26 mars dernier à Sambava. Au total, 31 professionels de la vanille ont pris cette décision mais non pas 2 exportateurs seulement qui auraient fait du lobbying, comme il a été rapporté par les médias. »