dimanche , 19 mai 2024
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Alors que les opposants à l’autorité de fait constatent un énième échec dans la fabrication d’un événement de consensus, la HAT se défend d’avoir perdu la face. Le général premier ministre Vital, avec des membres de son gouvernement en rang serré autour de lui, approuve le report du dialogue national, la preuve selon lui que les autorités n’influence pas la société civile. Ce report met pour la HAT dans une course contre la montre vu l’imminence du référendum.

Dialogue national : les Raimandreny mijoro donnent un coup de frein au plan de la HAT

Prévu se tenir le 14 au 16 juin 2010, le dialogue national a été logiquement reporté officiellement en raison d’un manque de temps pour les préparatifs. Critiqué et accusé d’amateurisme répété, la HAT réplique. Le premier ministre Vital reconnaît que la décision de ce report a été prise souverainement par les Raiamandreny mijoro et le collectif de la société civile qui sont chargés de l’organisation. « C’est leur idée, ils pensent que c’est une manière de le réussir… faire les choses de manière précipitée n’est pas bien », commente le général.

Les organisateurs du dialogue national ont fait un accroc sérieux au plan de la HAT mais le général Vital ne panique. Il approuve la décision du report. « Cela veut dire que le régime de transition n’exerce aucune pression sur les Raiamandreny mijoro », dit-il. Pourtant, le temps est compté pour le gouvernement de la HAT pour mettre en scène cet énième essai de consensus malgacho-malgache. Le dialogue national, à part sa vocation de réconcilier les malgaches, a une finalité technique qui est la discussion du projet de constitution à soumettre au référendum.

Les réunions préparatoires de ce dialogue national prévu dans les six chefs-lieux des anciennes provinces tombent à l’eau. Le comité consultatif constitutionnel ne prévoit de présenter les propositions recueillies qu’au 10 juin. Les Raiamandreny mijoro se montrent pragmatiques et reportent les préliminaires au dialogue national.  Ils se compliquent la tâche en voulant organiser 119 réunions au niveau des districts. Cette décentralisation paraît une bonne justification pour un report qui ne serait que de quelques jours.

Il y a urgence. Le souhait unilatéral de Andry Rajoelina d’organiser un référendum le 12 août 2010 met tous ceux qui se sentent concernés par le dialogue national dans la précipitation. « Il faut que le projet de constitution nous arrive au plus tard le 28 juin à 06 heures du matin, soit 45 jours avant la date du scrutin, sinon nous serons contraints de reporter le référendum » prévient Hery Rakotomanana, président de la CENI. Les Raiamandreny mijoro  ont donc une marge d’une semaine pour satisfaire la HAT.

Les opposants à l’autorité de fait se délectent de l’éternel balbutiement de la HAT et de son gouvernement. « Il n’y a rien de sérieux avec la HAT qui ne fait que reporter et reporter », critique Stanislas Zafilahy de la mouvance Ravalomanana. « On a besoin de résoudre la crise mais il n’est pas question de solution de facilité », dit-il, affirmant que cela risque de couver une autre crise encore plus grave.

L’ancien député explique ce report du dialogue national par le fait que la HAT peine à persuader les autres mouvances, n’arrivant pas à convaincre ni les citoyens ni les politiciens. Le comité directeur de l’Arema vient de désavouer certains de ses membres tentés par le débauchage politique de la mouvance Rajoelina. Il confirme que le parti rouge ne va pas participer à un dialogue national organisé par un pouvoir anticonstitutionnel.