jeudi , 9 mai 2024
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Insatisfaisant. Le jeune Andry Rajoelina et son autorité de transition doivent revoir leur copie pour convaincre la commission européenne de la légalité du régime mis en place à Madagascar depuis mars 2009. Le retour à l’ordre constitutionnel dans un cadre concerté reste une condition inéluctable.

Dialogue politique à Bruxelles : l’Union Européenne désavoue la HAT

La proposition de la HAT pour sortir Madagascar de la situation de crise qui perdure depuis le début de l’année de tient pas la route. « Les propositions et engagements de la partie malgache restent dans un cadre non constitutionnel », note l’Union Européenne à l’issue du dialogue politique avec le gouvernement de Madagascar.

La feuille de route établie avec un présumé plébiscite de la population lors d’une assise nationale ayant réunis les partisans de Andry Rajoelina n’a pas convaincu, « ne présentant pas de perspectives crédibles, pour le moment, pour un retour à l’ordre constitutionnel dans le court terme ».

Le verdict du premier grand oral de Andry Rajoelina devant des membres de la communauté international est sans appel : «L’Union européenne n’a pas noté de propositions satisfaisantes de la partie malgache». Le terme utilisé dans le communiqué ne reflète pas une certaine déception ou impatience de la commission quant à l’évolution vers la sortie de crise. Un recul est même constaté par rapport aux avancées des négociations sous la houlette du Groupe international de contact.

La HAT est donc priée de retourner à la table de négociation. Elle est encouragée par l’UE à continuer leurs contacts avec les forces politiques malgaches. Cette insistance de l’institution européenne, principal bailleur de fonds de Madagascar devrait donner du poids au GIC afin que les différentes mouvances soient plus disposées à lâcher du lest dans les discussions.

Dans ce groupe de médiateurs, l’Union Africaine, joue le premier rôle, appuyé par la SADC, L’ONU et l’OIF. L’inclusion d’un représentant européen est perçue comme un moyen de pression sur les autorités de la transition, afin que celles-ci prennent en compte l’enjeu économique de la crise. L’UE insiste sur la nécessité du dialogue « afin d’arriver à un accord consensuel permettant un retour à l’ordre constitutionnel ».

La seule bonne nouvelle pour Andry Rajoelina et son autorité, aucune sanction n’a été prononcée contre Madagascar. L’Union Européenne maintient les aides sociales mais adopte des mesures prudentielles. Les programmes et projets humanitaires qui ont un impact direct sur la population sont préservés.  Les aides allouées à l’Etat sont par contre toujours suspendues. Pour une fois, la pression d’un bailleur de fonds exercée ouvertement sur les nouvelles autorités.