dimanche , 5 mai 2024
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Alors que la date limite suggérée par la SADC pour voter une loi sur l’apaisement a été ignorée et boycottée par la HAT, l’application de la feuille de route est au point mort. Le dialogue entre malgaches est relancé même si chacun part de son côté. L’idée d’une nouvelle transition fait son chemin, vu que l’inclusivité n’a pas été accompagnée de partage du pouvoir ni de consensus et que l’apaisement s’éloigne.

Dialogues politiques : vers une nouvelle transition ?

La mouvance Ravalomanana espérait que la HAT et la mouvance Rajoelina qui contrôlent finalement le processus vers le vote d’une loi sur l’apaisement politique, particulièrement sur l’amnistie, allaient faire un effort pour respecter la date butoir du 29 février 2012 suggérée par la SADC.

« Marius Fransman a déclaré lors de la réunion de Prétoria du 24 janvier qu’il faut réaliser ce qui est stipulé dans les articles 16 et 20 de la feuille de route », devait rappeler Mamy Rakotoarivelo.

Selon le président du Congrès de la Transition, toutes les parties prenantes ont pris connaissance des attentes de la SADC et auraient dû prendre leurs responsabilités. L’objectif du 29 février n’a pas été pas atteint, car la loi sur l’amnistie n’est même pas prête, a-t-il constaté.

« Ce n’est pas la SADC qui donne l’ordre aux Malgaches de voter une loi », avait en effet déclaré la ministre de la Justice, Christine Razanamahasoa.

Critiquant le boycott de la mouvance Rajoelina pour éviter cette loi sur l’apaisement qui devrait permettre le retour au pays du président en exil, la mouvance Ravalomanana annonce qu’elle reste au sein de la transition.  Selon le chef de délégation Mamy Rakotoarivelo, « la feuille de route reste la voie de sortie de crise, mais c’est son application qui pose problème ».

La mouvance Zafy initie le dialogue entre malgaches. La rencontre est comme d’habitude boycottée par la HAT et la mouvance Rajoelina. Le but est de recueillir les idées de toutes les entités, ce qui n’a pas empêché les participants de critiquer le régime Rajoelina.

« Ce n’est plus une crise politique mais sociale et économique », a interpellé le Pr Paul Rajaonarivelo. Il affirme « qu’il n’y a que les malgaches qui peuvent résoudre le problème des malgaches », estimant que cela doit se faire à Antananarivo vu les échecs rencontrés dans trois capitales africaines.

Pour la mouvance Zafy, « ce n’est pas le code électoral, la CENI, la loi sur l’amnistie, la loi sur les partis et surtout pas ces sessions extraordinaires du parlement qui vont résoudre la crise ». Elle estime que les premiers protagonistes de la crise doivent trouver un accord comme c’était le cas avec la convention du Panorama en 1991 qui a été signée par le premier ministre de l’époque et le chef du gouvernement des forces vives. 

Les résolutions du dialogue initié par la mouvance ont été communiquées à la SADC et à la communauté internationale. De grandes idées sur une nouvelle transition y figurent comme la nécessité d’une nouvelle feuille de route avec la participation des 22 régions, la réconciliation nationale, le retour des exilés, la libération des prisonniers politiques, une nouvelle transition neutre et inclusive, une présidence collégiale pour diriger la transition.

En opposition au forcing de la HAT de valider son régime par la voie des urnes, le premier dialogue entre malgaches soutient que « les élections sont une solution pour un pays en paix et non pas en crise ».