lundi , 29 avril 2024
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La France a attendu dans l’impatience. Ca y est, le nouvel ambassadeur à Madagascar Jean marc Châtaigner a présenté sa lettre de créance au président de la Transition. Alliée précieuse pour Andry Rajoelina dans le changement extraconstitutionnel de gouvernement, la France part en reconquête d’une influence qu’elle a perdue durant le régime Ravalomanana.

Diplomatie : la France veut accompagner la transition du TGV

Très actif sur le terrain de la diplomatie, Jean Marc Châtaigner a été depuis son arrivée en mars 2009 un ambassadeur officieux. Le mal est réparé le 10 novembre 2009, jour où il a présenté enfin sa lettre de créance. La France part en reconquête de Madagascar, une entreprise qui est déjà commencée par Jean Marc Châtaigner depuis son arrivée. Elle veut apporter sa contribution à la bonne gestion de la transition, notamment accompagner le processus initié à Addis Abeba par la mise en place des institutions, en agissant de concert avec les autres partenaires et bailleurs de fonds de Madagascar.

Selon l’ambassadeur français, il est crucial que tout le monde soit impliqué dans la mise en place de la transition à Madagascar. « C’est une transition ouverte, transparente avec un président, deux co-présidents et un premier ministre de consensus », dit-il. Monsieur Châtaigner flatte le « TGV » en déclarant que le train de la transition est en marche et tout le monde est monté à bord. « Il faut veiller à ce que ce train ne déraille pas », tempère-t-il.

Jean Marc Châtaigner se réjouit de l’accord politique trouvé entre les mouvances politiques malgaches en matière de répartition de pouvoir et dans la mise en place d’un gouvernement de consensus. Pour l’ambassadeur, l’important est que la transition conduise « à des élections libres, équitables et transparentes qui vont permettre au peuple malgache de choisir ses dirigeants ». Il annonce l’arrivée pour bientôt de missions internationales dépêchées par des organisations comme l’OIF ou les Nations-Unies afin de déterminer les besoins techniques pour l’organisation des scrutins

Voilà près de deux ans que la France n’avait plus un ambassadeur,  un vrai, à Madagascar, depuis le départ d’Alain Le Roy, sans tenir compte de la parenthèse de cinq mois avec Gildas Le Lidec en 2008. On comprend l’empressement de SEM Jean Marc Châtaigner à régulariser sa situation. Dépêché sur la grande Ile au lendemain de ce qui a été qualifié d’un coup d’Etat, le diplomate ne pouvait présenter sa lettre de créance sans que le nouveau régime ne soit reconnu par la communauté internationale.

Même la position favorable de Paris n’y pouvait rien puisque l’Union Européenne réclamait le retour à un ordre constitutionnel à Madagascar. Trois jours après la signature de l’acte additionnel d’Addis Abeba à la transition malgache, Jean Marc Châtaigner présente sa lettre de créance à Iavoloha. Il est le premier à officialiser la reconnaissance internationale pour le régime de transition.

C’est un Andry Rajoelina adoubé président de la transition qui reçoit l’ambassadeur de la France. La propagande de la mouvance Rajoelina en tire profit, affirmant qu’il n’y a qu’un seul président et que les deux co-présidents qui n’étaient pas vus à Iavoloha ne sont que des conseillers. Or, la France en la personne de l’ambassadeur Châtaigner reconnaît aussi les deux co-présidents de la transition.