vendredi , 3 mai 2024
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Le chef de la diplomatie de l’autorité de fait a révélé que l’ONU a reconnu l’effectivité du pouvoir à Madagascar. Hyppolite Ramaroson parle d’une reconnaissance par un geste qui permet à la HAT d’accéder aux conférences et assemblées onusiennes. Andry Rajoelina ne risque plus d’être refoulé à quelques mètres du perchoir et aura droit à la parole.

Diplomatie : une demi-reconnaissance de l’ONU

La Commission de vérification de l’effectivité des pouvoirs au sein de l’ONU  a voté à l’unanimité afin de reconnaître l’effectivité du pouvoir à Madagascar. 20 mois après le coup d’Etat militaro-civil de 2009, le gouvernement de facto est enfin reconnue comme une autorité… de fait. Ce qui n’empêche pas le chef de la diplomatie de la HAT de jubiler. « Cela veut dire que la HAT est un interlocuteur valable et peut représenter Madagascar lors des conférences à l’ONU ». C’est plus que de la représentation car une apparition de la HAT à une tribune de l’ONU laverait quelques affronts.

Une autorité effective mais non pas reconnue, la nuance ne décourage pas Hyppolite Ramaroson. Le chef de la diplomatie de la HAT estime que c’est déjà un pas vers la vraie reconnaissance. « On ne dit jamais directement que l’on reconnaît mais on le signifie par les gestes ». Le vote de la commission de vérification de l’effectivité des pouvoirs est un geste plein de signification pour la HAT. Le vice-amiral devenu diplomate pense avoir conquis les Nations-Unies.

Selon Hyppolite Ramaroson, l’implication d’un émissaire onusien dans l’accompagnement de la médiation menée par la SADC dans la crise malgache est révélatrice. Le ministre des affaires étrangères de la HAT en conclut que la SADC n’est plus seul maître à bord dans la recherche de solution. Après avoir dénigré et rejeté les émissaires de la SADC, la HAT met de l’eau dans le vin. Il ne faut pas oublier que la SADC a été mandatée par l’ONU, rappelle Hyppolite Ramaroson.

La décision de l’ONU à travers l’une de ses commissions à reconnaître l’autorité de facto de Madagascar coïncide avec la tenue du référendum constitutionnel. Or, la communauté internationale refuse, déjà au niveau de l’Union Africaine, de reconnaître l’utilisation de moyens démocratiques pour légitimer un changement anticonstitutionnel de gouvernement. Ce n’est pas la république de transition destinée à être présidée par Andry Rajoelina qui est reconnue mais les dispositions transitoires qui légalisent enfin le pouvoir du maire élu d’Antananarivo à la tête de l’Etat.

La véritable reconnaissance internationale est encore conditionnée par la mise en place d’une transition inclusive et consensuelle. Le référendum constitutionnel a intronisé Andry Rajoelina à la tête de l’Etat. Le chef de l’autorité de fait n’a pas pour autant hypothéqué son pouvoir car un Non au référendum signifie qu’il n’y a pas cette mini-reconnaissance mais Andry Rajoelina reste le chef de l’autorité de fait. La gestion unilatérale et totalitaire de la transition cherche sa légitimité dans une ouverture aux autres forces politiques. L’ONU sera aux premières loges aux côtés de la SADC pour voir l’évolution de la résolution de la crise malgache.