dimanche , 5 mai 2024
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Le procès du dossier de la tuerie du 07 février 2009 a été comme attendu reporté par la cour criminelle ordinaire. Que ce soit les plaignants ou la défense ont plaidé pour ce report. La procédure s’avère très peu ficelé par l’instruction. La pression du ministère de la justice qui ne cache pas son objectif d’obtenir des condamnations rapides pour des raisons de calendrier politique.

Dossier 07 février : préparation bâclée, procès reporté

Le procès 07 février avant le 26 juin,  la ministre de la Justice n’a pas atteint son objectif. L’implication de la Garde des Seaux Christine Razanamahasoa dans le dossier révèle l’enjeu politique du dossier. Contre toute logique, le ministère de la Justice a obtenu la programmation du procès alors qu’un recours en cassation a été déposé par la défense pour contester la décision de la chambre d’accusation. L’avocate de Marc Ravalomanana, qui figure parmi les 19 personnes inculpées dénonce un flagrant vice de procédure estimant que le procès doit attendre le verdict de la chambre de cassation puisque le recours a un effet suspensif.

A la sortie du tribunal, Me Hanitra Razafimanantsoa a dénoncé le caractère bâclé du dossier. « Les avocats de la défense n’ont pas été informés du contenu du dossier qui est d’ailleurs particulièrement consistant », souligne-t-elle.   Seulement cinq inculpés se sont présentés au tribunal. Selon l’avocate de Marc Ravalomanana, cette faible présence au tribunal le jour du procès témoigne de la mauvaise préparation du dossier. De nombreux accusés sont pourtant placés sous mandant de dépôt ou sous résidence surveillée.

La partie civile et les plaignants ont aussi demandé à ce que l’on reporte le procès. Les victimes ou leurs familles demandent en effet une plus grande implication de l’Etat dans le dossier. Est-ce au banc des accusés. En tout cas, les prémisses de débats tournent autour  de l’indemnisation. La HAT de Andry Rajoelina a accordé une indemnisation de 200 000 ariary par mois aux victimes jusqu’à la fin de la période de transition. Ce qui ouvre la porte à une indemnisation plus conséquente sur une plus longue période.

Sur le plan politique, des politiciens issue de la mouvance Rajoelina veulent faire payer le président Marc Ravalomanana pour indemniser les victimes du 07 février. Même avec un jugement par contumace, l’essentiel serait de saisir les biens et/ou les comptes en banques pour les distribuer afin de réparer les préjudices. Les avocats de la défense s’étonnent que ni Andry Rajoelina, ni Monja Roindefo, les premiers responsables de la tentative de prise du palais présidentiel n’est cité dans le dossier, même pas à titre de témoin.

L’ancien premier ministre Charles Rabemananjara a été lui convoqué par le tribunal. « Je ne suis pas un témoin à charge ni à décharge (sic) mais simple témoin, c’est un devoir en tant qu’ancien premier ministre pour dire ce qu’est la vérité », a-t-il déclaré. Hué par les familles des victimes et certains partisans de Marc Ravalomanana qui l’accusent de « trahison », il a connu un moment un peu délicat avant de rejoindre sa voiture. « Mon souhait est que nous malgaches sachions dialoguer, ensemble, on doit gérer le conflit entre nous », a déclaré Charles Rabemananjara. Le procès du 7 février risque d’être explosif.