samedi , 18 mai 2024
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La ministre de la Justice de la HAT résume le succès de la participation de la délégation malgache au Forum du droit de l’homme à Genève à sa… participation. Pour Christine Razanamahasoa, c’est une reconnaissance sur la scène internationale même si le bilan de la HAT en matière de droits humains est contestable.

Droits de l’homme : la délégation de la HAT répond sur les violations des droits de l’Homme

A Genève, il n’y avait qu’une seule délégation officielle de Madagascar. La ministre de la Justice de la HAT insinue qu’une autre délégation parallèle est venue dans la capitale suisse mais n’a pas été reconnue. « Il y a eu une tentative de faire obstruction à la délégation officielle mais ils n’ont pas pu avoir la parole. » Razanamahasoa précise que ces représentants sont issus d’une autre mouvance et ont pu obtenir des badges en se faisant passer pour des membres des ONG. Ce que les intéressés ont par ailleurs reconnu. Madame Naike Eliane, l’une des victimes de la HAT et de sa police politique avait déjà précisé, publiquement, qu’elle a fait le déplacement en Suisse dans le cadre de son engagement dans une ONG. L’ancienne parlementaire a démenti toute visée politique de sa présence et a déclaré n’avoir jamais demandé à intervenir lors de l’assemblée de Genève.  

Christine Razanamahasoa n’en démord pas pour autant. La délégation parallèle aurait selon elle tenté d’empêcher la délégation de la HAT d’accéder à la tribune. La motivation politique d’une telle démarche n’est pas fondée. Au contraire, tous les adversaires des autorités de fait à Madagascar avaient intérêt à ce que la délégation de la ministre Razanamahasoa passe cette épreuve en présentant un rapport sur les violations répétées des droits de l’homme dans le pays depuis 2009. La femme de loi de la HAT minimise le boycott des pays africains qui n’ont pas assisté à la représentation du rapport de Madagascar. Elle préfère mettre l’accent sur les seize délégations africaines qui sont restées dans la salle mais qui n’ont pas posé de question.

Le rapport du ministre de la Justice à la presse ne donne pas une importance capitale au contenu des questions et des réponses. En gros, toutes les questions se référant aux droits de l’homme ont été répondues dans le rapport présenté. Qu’en est-il donc des questions qui ont été évitées par la délégation malgache. « Pour ce qui est des questions ou des recommandations qui touchent le domaine politique, la délégation ne pouvait fournir une réponse immédiatement, il faudra encore une consultation avec les autorités compétentes à Madagascar », s’est défendu la ministre de la Justice.

Pour la HAT, il était difficile de prétendre qu’aucune violation des droits de l’homme n’a été enregistrée depuis qu’elle a renversé le régime démocratiquement élu. C’est la gendarmerie qui en fait le frais puisqu’elle est montrée du doigt. La violation des droits de l’homme est surtout constatée dans le cadre de l’enquête préliminaire. « Madagascar a ratifié la convention condamnant les actes de torture, mieux, on a la loi 2008-008 qui punit de tels actes, explique la ministre de la Justice. On peut procéder à des enquêtes sur les enquêteurs suspectés de procéder à des tortures ». Christine Razanamahasoa évoque même des poursuites judiciaires. Une diabolisation de la gendarmerie, une institution permanente ne saurait faire de l’éphémère HAT un bon élève en matière de respect des droits humains.