lundi , 29 avril 2024
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Depuis des décennies, 75% des Malgaches vivent en dessous du seuil de la pauvreté. Les autorités du pays espèrent, d'ici dix ans, réduire à 35% de la population la proportion des pauvres.

DSRP : Réduire de moitié la pauvreté en 10 ans

L’atelier national sur le Document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) se tiendra, les 25 et 26 mars, dans l’ancien palais présidentiel de Iavoloha, au sud de la capitale. Et, dorénavant, les réunions de préparation se multiplient. Le DSRP, en réalité, constitue pour le gouvernement un document de travail pour les trois années à venir. Avec l’objectif de réduire de moitié la proportion des pauvres d’ici dix ans, en collaboration étroite avec les partenaires financiers de la Grande Ile. L’atelier sur le DSRP verra la participation de quelque 500 personnalités issues de la société civile et de la société politique. Le rendez-vous, par conséquent, revêtira un caractère national. Et s’apparente, estime le Secrétaire général du Secrétariat technique à l’Ajustement (STA), Guy Razafinony, qui sera le coordinateur de l’atelier de travail, à une réelle « conférence nationale ». Ce qui présuppose, a priori, que la fameuse conférence nationale exigée par une frange des partis politiques risque de ne plus jamais avoir lieu. D’autant que le président Marc Ravalomanana lui-même, quelques semaines auparavant, avait annoncé qu’il penche pour la tenue plutôt d’une conférence nationale économique que politique.

La pauvreté, à Madagascar, touche 85% de la population rurale. L’effort à fournir pour la réduction de ce fléau devra, naturellement, prendre en considération cet état de fait. La population rurale est supposée être paysanne, alors que le taux de croissance dans l’agriculture, entre 1997 et 2000, est estimé à 2% seulement. Près de 70% de la production agricole du pays, en outre, est dominée par la riziculture. La population malgache faisant partie des plus grands consommateurs de riz au monde. La production de riz cependant, constatent des techniciens, n’a augmenté que de 1,2% par an depuis les années 1980.


La question de la dette, par ailleurs, se trouve parmi tant d’autres au centre des préoccupations des concepteurs du DSRP. Estimée à environ $ 4 milliards, la dette malgache figure parmi les principaux écueils au démarrage de l’économie nationale. « Il faudra faire en sorte que nos descendants n’aient pas à supporter le poids de nos dettes » a affirmé un entrepreneur malgache. Car, il est vrai, le DSRP constituera l’un des moyens de parvenir à une réduction importante de la dette malgache vis-à-vis de ses principaux créanciers.


Parler de réduction de moitié de la proportion des pauvres soulève cependant un certain débat. Surtout dans un contexte où l’on ne cesse d’évoquer, dans le cadre du programme du président malgache, la notion de « développement rapide ». Le délai de 10 ans est considéré par certains comme trop long. Mais « nous sommes dans une situation de pauvreté extrême » a estimé un ministre malgache. Arriver à faire passer la proportion des pauvres de 75% à 35% de la population, en dix ans, constituerait déjà une gageure.