lundi , 29 avril 2024
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La résolution de la crise politique dans laquelle l’autorité de fait a engagé le pays depuis le coup d’Etat de 2009 risque de franchir une étape cruciale après le 20 mai. La HAT tout comme les trois autres mouvances protagonistes s’activent pour influencer la position de la communauté internationale. Andry Rajoelina tente un passage forcé par les élections en écartant de fait les opposants qui revendiquent de nouvelles négociations.

Du 13 au 20 mai, la semaine stratégique

La dissuasion de l’Emmo Reg n’a pas eu l’effet escompté sur les opposants à l’autorité de fait. Malgré les menaces d’arrestation des leaders et des participants à toute manifestation à caractère politique, Les représentants des trois mouvances ont réussi à venir à l’Ambassade des Etats-Unis sise à Andranoro, accompagnés par des partisans. Ce lobbying local a lieu alors que Andry Rajoelina tente d’avoir l’appui de la France à Paris.

Six membres de la délégation des trois mouvances ont été reçus à Point Liberty. Ils ont remis une lettre de remerciement à l’attention de la Secrétaire aux Affaires Etrangères, Hilary Clinton. Les opposants à la HAT ont salué le fait que les Etats-Unis aient dénoncé l’absence de démocratie et la violation des droits de l’homme à Madagascar.

Sur le plan politique, les représentants des trois mouvances ont plaidé auprès de la représentation américaine pour la reprise des négociations malgacho-malgache avant le sommet extraordinaire de la SADC prévu pour le 20 mai 2011. « La réconciliation entre les malgaches est importante et devrait être faite avant cette date » a déclaré Mananandafy Rakotonirina de la mouvance Ravalomanana.

Ange Andrianarisoa de la mouvance Ratsiraka abonde dans ce sens. « Le dialogue est nécessaire pour réconcilier les malgaches », a martelé l’ancien président de la chambre basse. « Les élections ne sont pas la finalité absolue. Cela doit être une élection transparente, acceptée par tous et organisée  mutuellement ».  

13 mai

La date du 13 mai a beau être historique, elle a toujours une signification politique très actuelle. L’anniversaire du mouvement populaire initié par les étudiants en 1972 pour renverser le régime pro-français de la 1ère république, est toujours autant redouté. En 2011, les craintes du régime en place sont deux fois plus justifiées. Les forces de l’ordre de la HAT ont empêché les étudiants à ne pas manifester pour réclamer la rentrée universitaire.

La politique sécuritaire menée par le général Richard Ravalomanana permet d’étouffer tout embryon de manifestation d’envergure. « Dans l’attente du 20 mai, il y a une frange de partis politiques qui veulent faire une démonstration de force, il y a la commémoration des événements de 1972, cette année c’est aussi la première célébration du 13 mai après l’inauguration de l’hôtel de ville ». Voilà autant de raison soulevée par l’homme fort de l’Emmo Reg pour mâter toute manifestation.

Les forces de l’ordre de la HAT ont auditionné un animateur du meeting de Magro qui aurait dit des propos incitants les gens à s’en prendre à l’hôtel de ville. « C’est un bien public, il faut le préserver pour ne pas le détruire à nouveau », a réagi le général Richard Ravalomanana. Il brandit comme à l’accoutumé la thèse d’un attentat ou d’un projet de tuerie.

Toute personne suspecte sera fouillée car deux personnes recherchées seraient susceptibles d’ouvrir le feu sur des manifestants. Selon les autorités, ces hors-la-loi seraient en possession d’armes et elles avaient eu l’intention de les utiliser contre des innocents à Ivato en février 2011. Encore un projet d’attentat virtuel déjoué !