samedi , 18 mai 2024
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La mouvance Rajoelina avance en ordre dispersée vers les élections. Roland Ratsiraka, membre de la HAT et candidat déclaré critique l’unilatéralisme à l’intérieur du camp du régime. Il demande plus de transparence et des avancées significatives vers l’organisation du premier scrutin prévu en mai 2010. Le président du MTS s’attaque à l’Union africaine et propose de convaincre l’Union européenne pour la reconnaissance internationale.

Election au mois de mai : le scepticisme dans le camp de la HAT

Roland Ratsiraka a surement raison sur un point : le temps presse pour les autorités de la transition si elles veulent organiser une élection législative dans la troisième semaine du mois de mai 2010. Le délai de trois pour appeler les électeurs aux urnes est en train d’être dépassé. Il faut cependant relativiser puisque la HAT s’est illustré par ses décrets et ordonnances surprises, légiférant à souhait. « Je ne vois aucun signe venant du ministère de l’Intérieur », s’inquiète le vice-président de la HAT devant un parterre de journalistes. Ce qui a conduit les médias de propagande de Andry Rajoelina a créé ce signe. La Vice-premier ministre Cécile Manorohanta a été invitée à rassurer l’opinion sur l’avancée des préparatifs et la réflexion sur la mise en place de la Commission nationale électorale indépendante.

Rien de concret encore mais des déclarations de bonnes intentions. L’opération carte d’identité nationale avance depuis que la folle ambition d’éditer en un temps record des cartes biométriques a été abandonnée. A trois mois du scrutin qui est annoncé comme maintenu malgré la réserve de la communauté internationale et des autres mouvances politiques,  la question du bulletin unique est légitimement évoquée. « Madame la ministre, quand est-ce que vous allez nous montrer un exemplaire parce que nous sommes prêts à nous présenter aux élections », interpelle Roland Ratsiraka. Le président du parti MTS estime que les impératifs techniques, notamment l’impression, requiert du temps et souligne qu’il n’en reste plus beaucoup. Il met en doute la faisabilité technique du scrutin législatif de mai 2010.

D’autres interrogations sont soulevées par Roland Ratsiraka qui n’est pas allé de main morte contre les autorités  de transition. Il demande des comptes au gouvernement, en particulier au ministre de l’Intérieur, sur la mise en place de la CENI. Même les membres de la HAT sont assez nerveux sur ce point crucial qui va déterminer la légitimité de l’élection organisée de manière unilatérale. Le vice-président représentant de Toamasina s’interroge sur les modalités de mise en place de la commission, quand ce serait fait, qui sont les membres… « Il n’est pas encore tard d’appeler les autres mouvances à s’impliquer dans l’organisation de ces élections », estime Roland Ratsiraka. Un appel qui risque de se heurter à un refus puisque la mouvance Madagasikara, réunissant les partisans de Ravalomanana, de Zafy et de Ratsiraka ne reconnaissent pas un scrutin visant à renforcer le régime de transition géré par les autorités de fait.

« Seules les élections peuvent montrer qui sont les mouvances importantes à Madagascar ». Roland Ratsiraka veut ainsi démontrer que le Groupe international de contact se trompe en voulant imposer la transition consensuelle et inclusive. Il met la pression sur le président de la HAT à décréter une loi d’amnistie. « Il y a des politiciens et des militaires concernés par les affaires de 2002, 2006, 2007, 2008 et même de 2009 qui veulent se porter candidat », confie le neveu de l’Amiral. Le seul adversaire redouté par Roland Ratsiraka est le président évincé. Il appelle ainsi la HAT à concentrer les efforts diplomatiques sur « les instances internationales importantes comme les Nations-Unies et l’Union européenne », discréditant l’Union Africaine qui serait favorable au président élu. « Nous imposer d’accepter Marc Ravalomanana dans le processus de réconciliation nationale et dans le processus de mise en place de la 4ème République est presque une insulte à l’encontre du peuple malgache », s’insurge Roland Ratsiraka. Décidément, les politiciens alliés de la HAT sont devenus l’un après l’autre des extrémistes qui se cachent derrière la vague notion de peuple.