lundi , 6 mai 2024
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L'organisation brouillonne du référendum « unilatéral », le 17 novembre 2010 n'a pas empêché la CENI de partager son autosatisfaction. La commission électorale de la HAT pense pouvoir remettre le couvert en servant le même plat. Une autre refonte de la liste des électeurs pour faire oublier les irrégularités du premier test éléctoral est possible sur le plan purement théorique. L'opposition se montre très sceptique.

Election législative le 16 mars 2011 : la CENI se dit prête, les politiciens frileux

Dorénavant, c’est la CENI qui va s’atteler aux préparatifs et à l’organisation des élections appelées par la HAT. La commission a en théorie les moyens humains de faire face. Le président Hery Rakotomanana fait l’inventaire de son organisation qui compte 60 000 membres dans tous les pays. Les agents électoraux vont faire les opérations de recensement des électeurs. Le Centre informatique de district va faire la saisie. L’impression des matériels électoraux sera toujours confiée au Centre informatique régional. Le Budget pour organiser ce scrutin sera octroyé par l’Etat. Tout semble parfait. 

Par la voix de son secrétaire général, la CENI reconnaît pourtant l’existence de lacunes malgré la totale autosatisfaction de Hery Rakotomanana. La faute incombe évidemment aux autres. Le centre informatique régional est le bouc émissaire désigné. Il est officiellement le responsable des anomalies dans la liste électorale. C’est pour remédier au problème que la  CENI va mettre en place des centres informatiques de district. Ce sont des gens sous l’ordre de la commission qui vont faire la saisie des informations sur les électeurs. La réalisation de la refonte devra être plus facile car il y a moins d’électeurs au niveau d’un district.

Cela suffit-il pour rassurer le milieu politique sur la faisabilité d’une élection respectant les standards démocratiques et acceptée par tous. L’opposition se montre sceptique même si le discours est mesuré, risque de répression oblige. « Nous avons été surpris de cette décision du gouvernement », déclare Mamy Rakotoarivelo de la mouvance Ravalomanana. Il souligne qu’aucune allusion à cette échéance électorale n’a été faite lors du passage des émissaires de la SADC dans le pays. « Cette décision a été prise de manière unilatérale, nous n’y adhérons pas », réitère l’ancien président du Congrès de la transition.

Mamy Rakotoarivelo ne se focalise pas sur l’absence d’accord politique pour justifier le boycott de cette élection programmée par la HAT. Sur le plan technique, il rappelle les nombreuses défaillances survenues lors du référendum. « Il faut un minumum de 6 mois pour préparer une élection » a-t-il martelé. La suspicion reste de mise sur une énième initiative unilatérale de la HAT. La candidature de faux-TIM devenus pro-HAT suffira-t-elle à sauver les apparences à l’instar d’un taux de participation artificiel de 52% ?

Même les alliés de la HAT sont embarrassés par cette initiative du pouvoir TGV qui viole une nouvelle fois la loi électorale. Le Leader-Fanilo Jean Claude Rakotonirina souhaite que l’on respecte l’article 36 qui interdit l’organisation de tout scrutin entre novembre et mars, durant la saison de pluie. Il se demande quel motif ou cas de force majeur la HAT peut-elle invoquer pour justifier cette décision. Le MDM de Pierrot Rajaonarivelo fait aussi appel au respect de la loi mais ne remet pas en cause la date calculée par l’autorité de transition. Le MCDM d’Alain Andriamiseza se montre pragmatique. De nouvelles données politiques sont susceptibles de modifier cette date de 16 mars 2011.