mardi , 7 mai 2024
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Le gouvernement unilatéral de la mouvance Rajoelina essaie de se préparer des élections sans toutefois prendre une décision ferme sur la date d’un scrutin. Le gouvernement Vital n’hésite plus à coacher les collectivités sur les préparatifs, désavouant encore plus la commission électorale mise en place par la HAT. L’autorité de fait tâte le terrain et veut imposer sa loi en commençant par les élections mineures.

Elections crédibles : la HAT se saborde unilatéralement

Le conseil des ministres de la HAT vient de boucler son projet de loi régissant les élections régionales et communales. Une session extraordinaire du parlement de la mouvance Rajoelina et forces politiques alliées est convoquée le 25 juillet 2011. Elle est prévue durer 12 jours pour débattre entre amis de la manière de changer les couleurs des élus locaux et préparer le terrain pour les élections qui ont un impact au niveau national.

« Ce n’est qu’une décision politique, cela ne signifie pas la tenue d’une élection prochainement », relativise-t-on du côté de l’autorité. Pourtant le calendrier de la HAT paraît logique. La liste électorale est annoncée clôturée le 31 juillet 2011. La loi sur les élections locales seront adoptées à la fin de la première semaine d’août. Il ne reste plus qu’à convoquer les électeurs qui reconnaissent encore la HAT dans la deuxième semaine d’août pour que les scrutins puissent se faire avant la fin de la saison sèche en 2011.

Non seulement la HAT fait sa loi électorale unilatéralement, la fausse inclusivité n’étant pas reconnue, elle met à contribution son gouvernement pour superviser la confection de la liste des électeurs. Officiellement, si une telle liste a pu être réalisée c’est grâce à l’ordinateur offert par le président de la HAT ! La CENI est contrôlée en donnant son budget de fonctionnement à compte-goutte. Les pro-Rajoelina ont même essayé de créer un organe qui chapeaute la commission électorale sous prétexte de lui venir en aide.

En tout cas, les travaux réalisés en 2011 démontrent que le référendum personnel organisé par Andry Rajoelina pour rendre son pouvoir transitoire extensible dans le temps était loin d’être crédible. Celui qui a présidé l’équipe de la rédaction de cette constitution permettant au maire élu d’Antananarivo de se faire élire président et rester à la tête de l’Etat a été depuis nommé ministre de l’Intérieur. Les ministres coachs affirment que leur partie de liste électorale sera prête à temps. C’est sans compter les électeurs qui font de la résistance et refusent de rendre leur fiche de recensement.

A maintes reprises, les projets d’élection du chef de l’autorité de fait pour mettre un semblant de démocratie dans la transition qu’il a provoquée ont été un échec. Le jeune Andry Rajoelina a retenu la leçon et refuse désormais de donner de date. « C’est étonnant qu’il y ait des gens qui ne veulent pas parler d’élection, et quand nous n’avançons pas encore de date, on vient nous demander d’en fixer », s’est-il esquivé.

Celui qui a accédé au rang de chef d’Etat par une élection municipale n’ose pas transgresser les exigences de la communauté internationale malgré des fanfaronnades anti-SADC et sur la souveraineté nationale. Le seul appui d’une France de plus en plus impatiente de transformer l’essai d’avoir un gouvernement malgache ouvertement « pro-français » n’est pas une garantie suffisante.

L’Union Africaine veille à ce que l’auteur d’un coup d’Etat n’utilise un moyen démocratique pour légitimer son pouvoir. Seul une transition démocratique par une feuille de route reconnue pourra légitimer et rendre crédible les futures instances démocratiques à Madagascar.