lundi , 29 avril 2024
enfrit
La question de savoir s?il y a du pétrole ou non sur la Grande Ile ne devrait plus se poser depuis longtemps. La vraie question serait : quand-est ce Madagascar sera effectivement producteur de pétrole ?

En attendant les premiers barils de Madagascar

Le sol malgache recèle du pétrole. Des ingénieurs de différentes nationalités, dont des malgaches (oui des ingénieurs malgaches spécialisés sur le pétrole existent), en sont persuadés depuis longtemps. A un certain moment, la problématique que posaient des exploitants potentiels étaient plutôt liés à la quantité jugée trop modique du gisement pour rentabiliser une éventuelle exploitation. A ne pas minimiser non plus qu?à l?époque où l?on envisageait pour la première fois une exploitation le prix du baril sur le marché international était en deçà des 10 dollars. Logique si l?on rechignait à s?aventurer dans le dédale malgache. Les sites d?exploration ont été donc naturellement laissés à l?abandon. Les compagnies pétrolières ont préféré aller voir ailleurs. Rien que dans la région du Menabe, à l?ouest du pays, quelque dix compagnies sont passées tâter le pouls avant de déguerpir.
80 dollars
Aujourd?hui, le contexte a changé. Le prix du baril caracole à 80 dollars. Le moment était peut-être venu de penser à une exploitation pétrolière à Madagascar. Les autorités de la Grande Ile, avec l?avènement d?un nouveau régime, ont eu le réflexe de relancer les recherches et l?exploration pétrolière sur le territoire de la Grande Ile en 2003. Des centaines de lots, on shore et off-shore, sont mis à la disposition des compagnies pétrolières moyennant des appels d?offres. A l?heure actuelle, quelque dizaine de compagnies se lancent dans l?aventure malgache dont Madagascar petroleum international Ltd, Exxon Mobil, Vuna Energy, Vanco, Norsk Hydrole, Sterling Energy, Madagascar Oil sarl, Vuna group, Tulow Energy Africa Majunga Oil sarl, Madagascar Energy international Ltd, Amicoh et Sino Union Petroleum and Chemical. Certaines compagnies sont restées très discrètes mais elles sont actives.
Pré-exploitation
Une seule compagnie est sur le point de ravir la palme. Pas surprenant, car elle a déjà commencé à se retrousser les manches depuis 2003. Il s?agit de Madagascar Oil Ltd. Elle dispose de différents lots d?exploration dans les périphéries Ouest de l?île, notamment à Tsimiroro et à Bemolanga ( le célèbre site abandonné à l?origine d?une chanson très populaire du groupe Mahaleo). Le président Directeur Général de Madagascar Oil, Sam Malin, affiche un optimisme sans précédent. Il a annoncé la production des premiers barils de pétrole de Madagascar courant 2007. Tout le monde retient son souffle. Les premiers barils de pétrole malgache sortiront vraisemblablement de Tsimiroro. Mais il faudra un investissement d?une centaine de millions de dollars. La compagnie s?échine à trouver l?argent nécessaire sur les places boursières internationales. C?est tout naturel donc si la société a un pied dans les Bermudes.
A Tsimiroro, Madagascar Oil a terminé la phase d?exploration. Elle a déjà entamé la phase de pré-exploitation. Madagascar Oil est la compagnie la plus avancée dans ses travaux à Madagascar dans ce domaine. Elle envisage de produire 1000 barils par jours pour commencer. Une production appelée à augmenter au fil des années. Le site de Tsimiroro disposant de quelque 2,5 milliards de barils d?huiles lourdes d?après les estimations actuelles. L?optimisme des malgaches réside aussi actuellement dans le fait que Madagascar Oil, contrairement à d?autres compagnies internationales, n?est présente nulle part ailleurs au monde en matières d?exploration pétrolière. La compagnie a choisi de se focaliser sur la Grande Ile. Sam Malin est en effet un ancien consultant du projet abandonné, quelques années auparavant, de Bemolanga. Son retour constitue une revanche sur l?histoire.
Balance commerciale
Dans un premier temps, les productions pétrolières malgaches sont destinées à l?exportation. La vente locale est déjà envisagée, avec la mise en place éventuelle d?une nouvelle raffinerie. Le pétrole malgache serait par ailleurs de bonne qualité. Certains pensent déjà à une panacée. Les économistes tiennent cependant à briser l?illusion. La production de pétrole ne contribuera pas miraculeusement à réduire le taux de pauvreté à Madagascar. Les exportations permettront néanmoins de redresser la balance commerciale malgache, déficitaire depuis des décennies. La valeur des importations dépassant de façon chronique celle des exportations. Avec une balance commerciale peut-être enfin positive, les réserves en devises seront en outre plus conséquentes. Avec la production pétrolière malgache également, le gouvernement escompte disposer d?une nouvelle source de revenu moyennant les taxes et les redevances. Une autre aubaine aussi pour la promotion d?un développement socio-économique durable.