mercredi , 15 mai 2024
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De tous les régimes qui ont existé à Madagascar, jamais la gendarmerie n’a enquêté autant sur des personnalités politiques. L’autorité avance dans la dérive de la dictature militaro-civil à l’image de ce qui a été qualifié de coup d’Etat en 2009. Les opposants Fetison Andrianirina et Lalatiana Ravololomanana commencent à en avoir l’habitude.

Enquêteurs de la gendarmerie : un moyen de pression contre les opposants

Au lendemain des manifestations d’opposition qui ont ébranlé la HAT par le simple fait que des opposants ont pu manifester, la brigade de gendarmerie de Betongolo, désormais célèbre comme étant une étape obligée pour les politiciens, a convoqué Fetison Andrianirina et Lalatiana Ravololomanana. Pas de motif établi ni d’accusation précise, les deux opposants sont sommés de s’expliquer sur la manifestation non autorisée du lundi 18 octobre 2010 et des supposés débordements qui ont suivi.

« En tant que responsable politique et de ce pays, nous sommes responsables de nos actes », a assumé Fetison Andrianirina avant d’entrer dans les bureaux des enquêteurs de l’Emmo-Reg. Il a juste esquissé que ladite convocation est liée aux événements de lundi. « C’était une réunion de nos partisans politiques à Ambohijatovo suite à l’autorisation que les forces de l’ordre nous a accordée pour tenir un discours pendant 10 minutes », s’est-il expliqué

Fetison Andrianirina que la HAT essaie d’épingler par une condamnation en justice est toujours libre et reconnu comme un leader politique. A Anosy, les partisans des trois mouvances ont été nombreux à encourager les accusés dans l’affaire des « bombes artisanales » qui reste un moyen de pression à la disposition de l’autorité de fait. Fetison Andrianirina justifie les contestations des opposants et des partisans des trois mouvances. «  Ils ont craint un procès politique, c’est une réaction normale, a-t-il lâché. Lorsque l’on a en face de nous une autorité qui n’a pas sa légitimité ni sa légalité, il y a une suspicion ».

Pour le moment, la convocation par la gendarmerie relève d’une enquête préliminaire avant une éventuelle enquête de fond. Ni Lalatiana Ravololomanana ni Fetison Andrianirina ne paraissaient intimidés par cette énième action de l’Emmo Reg contre les politiciens. Il n’y a pas encore eu d’inculpation.

De même, le motif de l’arrestation de l’individu qui semble avoir été pris au hasard selon des témoins n’a pas encore été communiqué. Etait-ce pour sauver sa vie comme le prétend le colonel Ravalomanana car il risquait d’être lynché. Etait-ce pour atteinte à la sécurité de l’Etat. En tout cas, toute manifestation d’opposition est formellement interdite et réprimée par la HAT et l’Emmo Reg. Toute action pouvant déstabiliser l’autorité de fait est tancée sous le motif d’atteinte à l’ordre public. Une manière de dénaturer le problème qui est tout simplement une crise politique vieille de 22 mois.