dimanche , 5 mai 2024
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Andry Rajoelina est revenu de son escapade en Namibie et en Mozambique, confiant et optimiste. Même si le voyage a plus l’air d’une convocation que d’une visite d’Etat, le chef de l’autorité de fait est ravi d’avoir pu selon ses dires convaincre le président de la SADC sur la réalité politique Madagascar. La feuille de route Simao aurait réussi à étouffer la crise en isolant de fait les trois mouvances.

Entendu par la SADC, Andry Rajoelina part déjà en campagne électorale

Selon Andry Rajoelina, la HAT a mis la SADC dans sa poche. Le faux consensus et la fausse inclusivité sont enfin reconnus grâce à la feuille de route paraphée par la mouvance Rajoelina et ses alliés. « Leurs réponses est simple : la feuille de route a été proposée par la SADC et la troïka ne va pas ajouter de modifications car cette instance fait des propositions et n’a pas le pouvoir de décision ».

La décision finale sur une possible reconnaissance de la HAT interviendra au sommet extraordinaire de la SADC le 20 mai 2011. « On va continuer et accentuer l’explication de la réalité à Madagascar », annonce Andry Rajoelina qui va rendre visite à d’autres présidents de pays de la SADC dont le sud-africain Jaco Zuma.

« La transition entre dans sa 3ème année, pour le peuple malgache mais non pas leur président, nous leur avons demandé de l’aide pour organiser dans de brefs délai les élections », a déclaré Andry Rajoelina. Il retrace les faits accomplis unilatéralement en les associant à la volonté populaire.

« Le peuple malgache souhaite du changement, il a validé une constitution de la 4ème république, il a validé que je gouverne cette transition jusqu’à la mise en place d’un président de la république », revendique celui qui a été élu maire d’Antananarivo avant de renverser le président Ravalomanana à l’aide d’une frange de l’armée.

Andry Rajoelina essaie de convaincre les présidents des pays de la SADC à défendre la feuille de route proposée par le médiateur Leonardo Simao pour que l’on puisse organiser très vite les élections à Madagascar.

Le chef de l’autorité est déjà en campagne même s’il refuse de se prononcer sur sa candidature. Après avoir déclaré attendre un signe de dieu, il a changé de discours devant la presse à Maputo. Andry Rajoelina ne s’intéresserait pas aux présidentielles. « Pour le moment, ce qui est important c’est le développement de Madagascar que je pense pourrait être une vitrine de l’Océan indien », voilà un discours bien ambitieux pour quelqu’un qui revendique à ce que l’on termine au plus vite la transition. Pourquoi en effet s’avancer s’il faut encore convaincre pour valider enfin le coup d’Etat de 2009.

« Le peuple malgache espère connaître le développement économique, l’apaisement politique et avancer vers l’élection », déclare un Rajoelina en pleine propagande. Il prétend avoir répondu aux attentes de changements avancés comme prétexte du coup d’Etat. Il y aurait eu « des changements dans la gestion du pays, dans la manière d’organiser les élections en adoptant le bulletin unique ». Selon Rajoelina, « c’est la CENI qui organise les élections et si c’est possible ce sera avant la fin de cette année ».

En attendant, la HAT va procéder à l’élargissement de la transition pour renforcer le faux consensus et inclusivité en se servant de dissidents des autres mouvances. « Personne ne peut soutenir que le gouvernement n’est pas consensuel », prévient Andry Rajoelina. Le chef de l’autorité veut passer en force, sans résoudre la crise politique, par des élections pour lesquelles il ferait le nécessaire pour être sûr à 100% de gagner.