mercredi , 8 mai 2024
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Les choses se précisent pour la rencontre entre le président en exil Marc Ravalomanana et le président de la transition. Le bureau de liaison de la SADC annonce que l’organisation de ce rendez-vous entre les deux principaux protagonistes de la crise malgaches est en cours. La disponibilité soudaine de la France, de la COI et de l’UA suscite de la méfiance à propose d’une présumée tentative de reprise du contrôle de Madagascar.

Enthousiasme et méfiance autour de la rencontre Rajoelina – Ravalomanana

Andry Rajoelina a réitéré non sans détour qu’il est prêt à rencontrer  Marc Ravalomanana. « Où que ce soit, s’il y a un remède de Madagascar, je suis prêt à le chercher », a-t-il déclaré lors de son discours du 26 juin. Le TGV n’affiche plus publiquement son intention d’empêcher le retour au pays de l’ancien président. Par contre, sa préférence pour que la rencontre se fasse à l’étrange reste.

L’organisation de la rencontre à Madagascar est dans le domaine du possible. « Je l’ai montré depuis le temps par ce que c’est le patriotisme qui me dirige », tente de se justifier Rajoelina devant ses partisans. Et le chef de la transition d’appeler la classe politique dans laquelle une fois n’est pas coutume il se sent inclus à « considérer l’intérêt supérieur et commun ».

De cette rencontre, la mouvance Ravalomanana n’attend que deux choses, le retour au pays du président en exil et l’application de tous les articles de la feuille de route. Les opposants du Magro apprécient que le bureau de liaison de la SADC sous l’impulsion de l’ambassadeur de l’Afrique du Sud s’active pour organiser la rencontre entre les deux principaux protagonistes de la crise. Les autres forces politiques jadis opposées au retour à un sommet à deux semblent résignées. Elles souhaitent toutefois que les résolutions ou le nouveau processus impliquent les signataires de la feuille de route.

Méfiance envers une France trop entreprenante

Même la France qui avait choisi son camp semble résolue à accepter que Marc Ravalomanana soit un acteur incontournable de la sortie de crise. Le nouvel ambassadeur espère que la rencontre se passe au mieux et qu’il y a une dynamique positive qui s’en dégage pour mener vers la préparation des élections .La COI, l’organisation régionale d’influence très française promet d’attendre que Madagascar ait un président élu pour changer la présidence tournante et promet un appui dans le processus de sortie de crise.

L’Union Africaine se remobilise et envoie des émissaires pour intégrer le bureau de liaison de la SADC. Tout semble aller pour le mieux puisque ces partenaires étrangers sont plus impatients que les Malgaches pour que Madagascar retrouve une situation normale, du moins sur le plan politique et institutionnel.

Manandafy Rakotonirina a fait une déclaration choc qui remet en cause une situation parfaite. Le membre du CST issu de la mouvance Ravalomanana a dénoncé publiquement, devant les militants, la nouvelle stratégie de la France pour récupérer le contrôle du gouvernement de Madagascar. Il évoque un rapport qui serait aussi dans les mains des hautes instances françaises.

La France violerait le principe de la subsidiarité en avançant ses pions que sont la COI et l’UA pour exécuter sa stratégie. Comme le retour au pays du président en exil Marc Ravalomanana semble inévitable, l’objectif est, selon Manandafy Rakotonirina, de le rendre affaibli sur le plan politique. Le président du MFM révèle que Andry Rajoelina n’est plus l’homme de situation aux yeux de Paris. L’actuel chef de la transition serait prochainement écarté pour laisser place à un vrai homme de la France. Un retour à la normale, comme il a été dit.