samedi , 27 avril 2024
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« J’aurai aimé que mon gouvernement soit déjà sur pied à partir d’hier ! » Le premier ministre de consensus se désole d’attendre que les mouvances politiques se décident de proposer les noms des ministres en étant d’accord sur le partage des ministères.

Eugène Mangalaza : le premier ministre toujours sans gouvernement

Le professeur Eugène Mangalaza est déjà à pied d’œuvre à Mahazoarivo sans que la composition de son gouvernement ne soit connue. Le premier ministre de consensus est impatient. « Je suis déjà prêt, j’accepterai tous les ministres qui seront désignés par les mouvances politiques, je ne souhaite pas compliquer ce qui est déjà difficile », a-t-il déclaré.

Le chef du gouvernement d’union nationale déplore la suspicion des uns envers les autres. « On ne se fait pas confiance et cela ternit les relations », note-t-il. Eugène Mangalaza promet de se pencher au plus vite sur le cas des prisonniers politiques. « Il faut arranger les choses afin qu’il y ait de l’apaisement, dit-il. Certains esprits sont encore bouillants ».

Eugène Mangalaza est persuadé qu’il faut faire un pas sans attendre vers la réconciliation. « Lors de la première session du congrès de la transition, l’ordre du jour sera axé sur l’amnistie », insiste le premier ministre. 

S’il s’est fait discret et très peu loquace au lendemain de sa nomination par Andry Rajoelina, le premier ministre Eugène Mangalaza s’avère être un personne expansive. Au début, il s’est exprimé exclusivement en dialecte Bestimisaraka pur, ce qui n’était pas forcément accessible par tous les malgaches. Il a rectifié sa communication en utilisant le malgache officiel mais avec un doux accent de l’est.

On retiendra des premières interventions médiatiques du chef du gouvernement de la transition ses propos sur la particularité de son poste : « tous les premiers ministres qui ont gouverné avaient choisi leurs ministres, pas moi », « quand les ministres intègreront le gouvernement, ils devront oublier leur mouvance »… Le professeur d’université tient à réussir l’examen de la transition. « Il n’y a pas de redoublement ni de deuxième session » a-t-il déclaré avec une pointe d’humour.

Eugène Mangalaza est conscient de la délicatesse de sa mission. « Même si je ne commence pas encore, je sais que c’est difficile… Le pouvoir, on en connaît la difficulté quand on est dedans ». Le premier ministre de consensus revendique sa neutralité même s’il a été proposé par la mouvance Ratsiraka. Il promet d’organiser des élections équitables et transparentes.

Qui est Eugène Mangalaza. Bien qu’il ait déjà joué un rôle politique auparavant, les malgaches l’on découvert lors de la passation de pouvoir, ou de service, avec le premier ministre de la HAT, Monja Roindefo. Eugène Mangalaza a été élogieux envers son prédécesseur à Mahazoarivo. Il a loué le leader de lutte populaire qui a été éduqué dans la politique en étant le fils du patriote et héros national Monja Jaona. « Ne retenez pas ses erreurs mais ce qu’il a accompli » a-t-il lancé avec philosophie.

Professeur d’université, Eugène Mangalaza est diplômé en anthropologie et en philosophie. En 2002, il avait participé aux négociations politiques entre les camps Ratsiraka et Ravalomanana à Mahambo et à Dakar. Président de l’Université de Toamasina à l’époque, il a été contraint à l’exil. Eugène Mangalaza a enseigné dans plusieurs universités étrangères à l’île de la Réunion, en Nouvelle Calédonie ou en Suisse. Il a occupé un rôle majeur au sein de l’Agence Universitaire Francophone. En dehors du monde universitaire, il a été député de Mananara Nord et aussi Directeur des Ressources humaines à la société d’exploitation du Port de Toamasina. Cet universitaire émérite a bénéficié du plébiscite de la communauté internationale comme étant l’homme de la situation pour diriger le gouvernement d’union nationale à Madagascar.