mercredi , 1 mai 2024
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Une force d’intervention pour remplacer un état-major mixte opérationnel chargé du maintien de l’ordre, la décision politique ne s’explique pas forcément. En tout cas, les commandants Lilson René et Charles Randrianasoavina ont été une nouvelle fois récompensés par la HAT en se voyant confiant un corps mixte plus glorieux qu’une police politique sous forme de commission d’enquête.

Faut-il avoir peur de la nouvelle force d’intervention de la HAT ?

C’est la fierté du gouvernement de transition, la Force d’intervention Spéciale ou FIS a été présentée officiellement lors du défilé du 26 juin. La FIS des commandants Charles et Lilson n’a rien d’une compagnie anti-émeute. C’est toujours un escadron qui, au lieu d’une « cellule arrestation »  est devenu une force de frappe. L’uniforme en noir et la cagoule sur le visage n’ont rien de rassurant pour les politiciens qui redoutent une force de répression et non de protection. La FIS a été dotée de véhicules flambant neufs qui ont été importés dans le cadre de l’accueil du Sommet de l’Union Africaine.

Pour les commandants Lilson René de la gendarmerie et Charles Randrianasoavina de l’armée, du CAPSAT en particulier, il s’agit presque d’une promotion pour service rendu à la HAT. Ayant joué un rôle majeur dans la « mutinerie » d’une faction de l’armée et la prise du pouvoir par Andry Rajoelina le 17 mars 2009, les deux officiers ont par la suite travaillé comme des bras armés du pouvoir de transition, présents sur les lieux de manifestations pour dissuader les leaders légalistes ou pour faire des opérations commandos lors d’une arrestation.

Après de nombreuses frasques dans les médias, celui qui a vigoureusement appréhendé le premier ministre des légalistes Manandafy Rakotonirina a quelque temps disparu des écrans. Le commandant Charles refait surface avec la FIS, après avoir tourné la page de la CNME. Il explique que sa mission est d’assurer le commandement avec son compère Lilson d’une force d’intervention chargé de lutter contre le terrorisme et aussi de débusquer les prévenus qui sont cachés ou rétractés dans un endroit.

Le flou n’est pas encore dissipé pour autant sur la mission de cette nouvelle structure. D’abord, la FIS est-elle chargée d’effectuer des recherches sur les ennemis politiques de la HAT qui font l’objet d’un mandat d’arrêt ou d’un avis de recherche. Le plus inquiétant est le fait que cette nouvelle entité va remplacer l’Emmo, l’état-major mixte opérationnel composé de militaires, de gendarmes et de policiers envoyés pour des missions de maintien de l’ordre en cas d’émeutes.

La CNME ou commission nationale mixte d’enquête a été mandatée pour enquêter sur les faits dans le cadre de la crise politique. Après de nombreuses arrestations de parlementaires et d’hommes politiques, l’escadron des commandants Charles et Lilson a été vivement critiqué pour non respect des droits de l’homme et aussi pour une activité de police politique.

Le commandant Lilson riposte et va jusqu’à faire la morale à Amnesty international et aux Etats-Unis qu’il conseille de balayer devant chez eux, citant le cas de la prison Guantanamo ou encore des expéditions punitives de l’armée israélienne sur les palestiniens ! En tout cas, la CNME ne survivra pas au gouvernement de transition. Sous la pression de toute part, ce dernier pourrait même décider plus tôt la dissolution de « la police politique » de la HAT.