mercredi , 1 mai 2024
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C’est un fiasco. La 2ème rencontre entre Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina n’a pas donné lieu à une résolution ni une solution à la crise malgache. Malgré une volonté affichée de voir des élections pour le retour à l’ordre constitutionnel, les deux camps ne sont pas arrivés à un accord. Le retour au pays du président et sa participation à l’élection présidentielle sont les points d’achoppement. Andry Rajoelina se sent renforcé par l’annonce du calendrier électoral en 2013 par la CENIT, déterminé à avancer même si c’est unilatéralement.

Faute d’accord politique, Madagascar entre dans une crise préélectorale

Le 2ème volet de la rencontre Ravalomanana-Rajoelina était-il encore nécessaire après l’annonce par la CENIT d’un calendrier électoral. Les malgaches étaient en droit d’attendre un accord politique qui mènera vers un verdict des urnes pour départager les deux protagonistes de la crise. La situation n’a pas avancé d’un iota. Aucun accord n’a été trouvé aux Seychelles. Ce n’est pas une surprise après la déclaration fracassante du président de la HAT qui a décrété de manière aussi informelle qu’unilatérale que le président élu qu’il a renversé ne remplit pas les conditions d’éligibilité.

A son retour des Seychelles, Andry Rajoelina est tout agressif. « J’ai fait des propositions, mais ce que j’ai senti, eh eh eh ! le monsieur n’a pas changé, le monsieur ne changera jamais », a-t-il déclaré sur le ton de la moquerie. Croyait-il aller à un forum sur le changement de personnalité à Mahé. Le chef de la HAT rejette ainsi la faute à celui qui ne veut pas être écarté des élections après avoir été évincé par un coup d’Etat. « Le processus électoral se poursuit et le calendrier électoral est maintenu », se réjouit le chef de la HAT. « Les deux parties en sont convenues », rapporte-t-il. La publication du calendrier électoral par la CENIT est le fait accompli qui changerait tout.

Andry Rajoelina fait volontairement l’amalgame entre le TGV et ses alliés avec la population malgache. Ainsi, le chef de la transition clame qu’il ne prendra pas de décision qui n’est pas dans l’intérêt des 1% malgaches TGV. Ce dernier prétend à une représentativité virtuelle qui aurait été obtenue par le référendum unilatéral et non reconnu de novembre 2010. Sa grande déclaration du jour est donc à prendre avec des pincettes : « si le fait que je ne me présente pas aux élections est bénéfique aux malgaches, je pourrais prendre cette mesure ». Aussitôt, il se contredit pour dire que « si c’est le contraire », il se présentera. En mai 2010, Andry Rajoelina a déjà fait la même déclaration sur sa non-candidature avant de rejeter la faute à la communauté internationale qui l’aurait poussé à ne pas tenir parole.

Le TGV et la frange de l’armée qui le soutient veulent éviter à tout prix un retour au pays du président Ravalomanana par crainte de le voir revenir au pouvoir par les élections. Le seul compromis possible est un retour sous conditions en particulier la cessation de toute activité politique et l’inéligibilité. « Tous les présidents élus qui ont été évincés par une crise politique sont toujours passés par le verdict des urnes pour quitter le pouvoir ; c’est le cas de Ratsiraka en 1992 et de Zafy en 2006 », argumente un membre de la délégation Ravalomanana. Une nouvelle crise électorale se profile à l’horizon.