dimanche , 12 mai 2024
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Mgr Samoela Ranarijaona, le président du FFKM a refait surface et cela pour une autre raison, réagir sur l’incendie de l’une des églises anglicanes d’Anatihazo Isotry. Il a réitéré la neutralité des églises et a réfuté tout rapprochement particulier avec l’autorité de fait. En bon chrétien, l’évêque s’est montré reconnaissant envers les autorités qui ont promis de reconstruire l’église. Pour ce qui est du FFKM, Mgr Ranarijaona dément toute division.

FFKM – Mgr Samoela Ranarijaona : exprimer ses idées n’est pas diviser

L’union sacrée est-elle toujours présente au sein du FFKM, la confédération des églises chrétiennes de Madagascar. En tout cas, elle ne fait pas la force de cette autorité morale qui a occupé une grande place dans l’histoire du pays au point de devenir une para-institution du temps du président Marc Ravalomanana. « Le FFKM n’est pas divisé », affirme le président en exercice, Mgr Samoela Ranarijaona de l’église anglicane. « Si les gens se tournent toujours vers le FFKM, c’est qu’il y a encore une force dans la confédération », ajoute-t-il. L’évêque anglican clame que les relations à l’intérieur du FFKM vont en s’améliorant.

Des tensions internes ont en effet été palpables au sein de la confédération des églises et aussi parmi les chrétiens, dues à la crise politique. Les catholiques ont été taxés de pro-TGV tout comme le FJKM de pro-Ravalomanana. « L’église est libre d’exprimer ses opinions », relativise Mgr Ranarijaona. Dernièrement, des interrogations sur la position « politique » de l’église anglicane ont été soulevées, suite à la présence de son chef qui est aussi le président du FFKM aux défilés militaires de Mahamasina.

« Nous devons savoir faire la distinction, se justifie Mgr Samoela Ranarivelo. Il y a une différence entre le 50ème anniversaire de l’indépendance et les querelles politiques », avant de préciser qu’il a répondu aux invitations des forces armées et n’a été présent à aucune autre cérémonie le jour du 26 juin 2010. Ni le FFKM ni les anglicans n’ont donc pas envoyé un message de « reconnaissance » aux autorités de fait. « Tout ce qui est réalisé par le FFKM est fait dans l’union », il fallait donc la présence des quatre chefs d’église.

Le chef de l’église anglicane n’est pas convaincu que sa présence aux défilés aurait fait l’objet d’une interprétation politique susceptible d’avoir un lien avec l’incendie de l’église d’Anatihazo Iotry. « Quoiqu’il en soit les motifs, on ne peut pas en avoir une idée, on ne sait pas, on n’a pas vu, laissons la police faire son enquête », dit-il. « Nous partageons juste notre tristesse et le choc que nous avons subi, confie Mgr Ranarijaona. Cela laisse perplexe si l’on se met à brûler une maison de dieu ».

Les aides de l’Etat promis par Andry Rajoelina pour reconstruire l’église brûlée sont accueillies sans alléluia. Mgr Ranarivelo estime que c’est le devoir de la société et des politiciens de faire de tel geste après une tragédie pareil. Il s’est toutefois montré reconnaissant envers l’Etat. L’édifice sera reconstruit en entier après avoir détruit les ruines. Le geste de Andry Rajoelina n’est pas totalement désintéressé dans un contexte où les finances de l’Etat doivent faire face à des besoins urgents comme les préparatifs des élections.  La relation Etat-églises est l’un des sujets de débat autour du projet de constitution.