lundi , 29 avril 2024
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Le ministère des Finances a une nouvelle fois démontré qu’il est plus technique que politique. Les responsables des marchés et les ordonnateurs de budgets sont mobilisés à renforcer l’application de la politique d’austérité devant la gabegie perpétré par les autorités. Pour une fois le manque d’argent dans la caisse de l’Etat n’est plus un sujet tabou.

Finances : l’austérité plombée par la gabegie et la corruption dans l’administration

La politique d’austérité censée être appliquée depuis un an déjà ne l’est pas en réalité. Les coupes budgétaires ont caché certaines gabegies au niveau de l’administration. Comme symbole de ce détournement des ressources de l’Etat, la présidence de la HAT fait l’objet d’une enquête par le Bianco, le bureau indépendant anti-corruption. Désormais, la politique d’austérité ne va permettre que les dépenses indispensables au fonctionnement, note la SG du ministère des  Finances et du Budget. « En ce temps de crise, c’est bien de pouvoir réaliser des dépenses pour faire tourner les ministères, affirme Vonintsalama Andriambololona. Il faut se poser la question quelles sont les dépenses dont on a plus besoin ».

En terme plutôt diplomatique, la SG du MFB suggère de mettre fin au phénomène de surfacturation et des petites formes de corruptions qui finalement coûtent cher à l’Etat. « Quand on fait des achats, il faut voir quel est le meilleur prix car l’argent à disposition n’est pas suffisant, dit-elle. Quand on commande une prestation ou des biens matériels, il faut contrôler que le travail est bien fini et que les marchandises ont été livrées ».  Elle estime que l’opportunité des dépenses et la moralité des prix soient doivent toujours être considérés.

Quelque 144 agents du ministère des Finances et du Budget ont été mobilisés dans le cadre d’un atelier afin de mettre fin aux détournements de fonds publics. Ils sont des gestionnaires d’activité, des responsables de marchés publics et des ordonnateurs secondaires de budget. « On va renforcer l’application des réglementations en matière de dépenses publiques, comme le MFB est à la source de l’argent, il doit donner l’exemple », clame Vonintsalama Andriambololona. 

Cette initiative du MFB ne résout que la moitié du problème. Les comptables publics ne font que vérifier la conformité des pièces justificatives. La fraude et le détournement se déroulent pratiquement sans contrôle dans la partie administrative. Qui va donc contrôler les liquidations budgétaires et l’effectivité des dépenses dans les ministères et les démembrements de l’administration. Le cas de la présidence de la présidence de la HAT donne une idée sur l’étendue des pratiques frauduleuses basées sur des surfacturations et des commandes fictive de biens ou de prestation au niveau de l’administration. Andry Rajoelina a dû s’en remettre au Bianco pour faire le ménage dans son palais et surtout nettoyer sa réputation. Une dizaine de milliards d’ariary de dépenses ne seraient pas justifiés.

La surfacturation praît inévitable car il est possible de le faire auprès même du fournisseur. Le prix est relatif. L’achat d’une imprimante peut occasionner 200 000 ariary ou de 2 millions d’ariary de dépenses. Dans le cas où le fournisseur obtient réellement les meilleurs prix, ce n’est pas l’Etat qui en profite. Il faut une marge pour le directeur ou le DAF de l’organe client. La différence est savamment maquillée qu’il faut des cas extrêmes comme un balai à brosse à 2 millions d’ariary ou une prestation exorbitante de 100 millions d’ariary pour la redécoration d’un bureau alerter les comptables publics. Le système de l’exécution du budget et de contrôle des dépenses publiques est inefficace tant qu’une culture de l’honnêteté ne soit instaurée au sein de l’administration. Le Bianco n’est pas assez dissuasif.