samedi , 27 avril 2024
enfrit
Les fonctionnaires proches de la Haute Autorité de la Transition sont en assises durant deux jours. Un certain nombre de sujet a été évoqué dont la dépolitisation. Presque un mythe.

Fonction publique : la difficile dépolitisation

Depuis des décennies, la dépolitisation de l’administration publique a été un sujet qui taraude les fonctionnaires Malgaches. Aujourd’hui encore, le thème était parmi ceux qui ont accaparé l’attention des agents de l’ Etat réunis en assises les 9 et 10 juillet au centre de conférence internationale, sur l’initiative des dirigeants de la Transition. 

La dépolitisation reste toutefois, pour le moment, un vrai mythe dans la fonction publique. Rien que le fait que les assises soient organisées sous l’égide des nouveaux dirigeants de la Transition est déjà évocateur. Malgré quelques protestations au départ, finalement les assises ont surtout réuni les agents de l’Etat favorables à la mise en place de la Haute Autorité de la Transition.

Pour ne pas cautionner le coup d’Etat de mi-mars, un autre groupe de fonctionnaires, composé de ceux qui ont rejoint le rang des légalistes qui soutiennent Marc Ravalomanana, a organisé quelques jours auparavant une journée de réflexion qui s’apparente entièrement à une contre-assise. 

L’organisation de deux assises différentes symbolise tout simplement la difficulté de la dépolitisation de l’administration. Les agents de l’Etat sont naturellement, dans le contexte de la crise politique actuelle, divisés au moins en deux clans : pro-HAT et pro-Ravalomanana. 

D’une manière générale, les prises de pouvoir se sont basées sur un clin d’œil aux fonctionnaires au cours des dernières décennies dans la Grande Ile. En 1991, en 2002, et en 2009, les manifestations de rue ont été toujours assorties d’un appel à la contribution des fonctionnaires, à travers une grève générale ou ce que l’on l’habitude d’appeller à Madagascar « le blocage de la machine administrative ». 

La fonction publique a été ainsi traditionnellement un outil politique majeur. Malgré tout, les assises constituaient une occasion pour les agents de l’Etat de se pencher sur leur principale préoccupation : outre la dépolitisation, ont été évoqués, la retraite, le salaire, le recrutement et la formation professionnelle.