vendredi , 3 mai 2024
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La Haute Autorité de Transition (HAT) prend son temps. Andry Rajoelina et son équipe ne songent pas à un retour rapide à l’ordre constitutionnel. La pression monte toutefois d’un cran.

Forte pression pour une élection présidentielle avant fin 2009

L’ambassadeur des Etats-Unis à Madagascar, Niels Marquardt, a réitéré, sur les ondes de la radio Viva, appartenant à Andry Rajoelina, qu’il serait logique qu’une élection présidentielle se tienne dès cette année, en vue d’une solution rapide à la crise politique. Pour cette prise de position, l’ambassadeur américain irrite le camp de la Haute Autorité de Transition qui ne souhaite que rester au pouvoir au moins jusqu’en octobre 2010. Ce n’est pourtant que la partie visible de l’iceberg. La majorité des membres de la communauté internationale souhaitent la tenue d’une élection présidentielle dans le plus bref délai.

Au niveau national également, les courants qui exigent la tenue rapide d’une consultation populaire s’organisent de diverses manières. Dans la société civile, certains groupements estiment qu’une élection présidentielle à court terme constitue le meilleur moyen de sortir de la crise politique actuelle.

Pour le moment, au risque d’envenimer la situation politique, l’équipe de la Transition ne se précipite pas pour consulter les électeurs. Sa principale préoccupation consiste actuellement en l’organisation d’une conférence régionale et d’une conférence nationale qui ne verront pourtant pas, a priori, la participation des partisans et des représentants de Marc Ravalomanana. Dans ses récents propos, Niels Marquardt a pourtant dénoncé ce genre de décision « unilatérale » qui ne prend pas en compte le « processus consensuel » que devrait connaître une période de Transition.

La simple annonce d’une élection avant fin 2009 pourrait pourtant contribuer à détendre l’atmosphère politique dans la Grande Ile. Les partisans de Marc Ravalomanana, tout comme les exilés politiques à la suite de la crise de 2002, n’attendent qu’une élection libre pour s’exprimer, et mettre un terme une bonne fois pour toute à la crise politique.

Certaines têtes pensantes de la HAT réfutent pourtant l’idée d’une élection rapide. En sachant que la plupart des politiciens proches de Andry Rajoelina ne pourront émerger, en aucun cas, lors d’une consultation électorale quelconque, que ce soit au niveau national ou au niveau local. Ils savent pertinemment que la Transition constitue pour eux l’unique moyen de rester, un temps déterminé, au pouvoir.