vendredi , 17 mai 2024
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C’est un nouveau « non ». Andry Rajeolina a refusé de manière catégorique la proposition des trois mouvances réunies à Maputo dans le but de mettre en place le gouvernement de consensus. Le président de la transition avait même ironisé sur un « gouvernement mozambicain » qui, selon lui, ne pourra être instauré sans son accord.

Gouvernement : Andry Rajoelina s’oppose au consensus de Maputo

La HAT ou la présidence de la transition s’est empressée de publier dans un communiqué sa réponse à Joaquim Chissano. Le médiateur de la SADC et de l’équipe conjointe de médiation a rapporté à Andry Rajoelina les revendications ou les propositions des trois mouvances Ravalomanana, Ratsiraka et Zafy qui sont à Maputo sur invitation du président mozambicain. C’est par un « non » toujours aussi catégorique que le président de la transition a répondu. Ambohitsorohitra va plus loin en qualifiant lesdites propositions de « provocations ». La mouvance Rajoelina prétend que les portefeuilles ministériels ont été définitivement acquis le 13 novembre 2009 et qu’il est hors de question de renégocier.

Déjà en campagne préélectorale, le président de la transition a multiplié les attaques contre les trois autres mouvances devant une foule de partisans à Fénérive Est. « Est-ce qu’ils croient pouvoir monter un gouvernement pour diriger ce pays si Andry Rajoelina ne le cautionne pas », a-déclaré… Andry Rajoelina. Il a ironisé sur la légitimité ou la légalité d’une formation d’un gouvernement à Maputo. Aucun pays dans l’histoire ne l’a fait de l’étranger martèle-t-il. Il va jusqu’à faire de l’humour en parlant d’un gouvernement qui va diriger la Mozambique et non pas Madagascar.

Andry Rajoelina a menacé de manière directe les trois autres mouvances qu’il ne tolèrera pas une formation d’un gouvernement à l’extérieur. « Je vais prendre mes responsabilités », avait-il dit. A Fénérive Est, le TGV est toujours d’attaque. « Si on a accepté de diriger avec eux, cela ne veut pas dire que c’est eux qui vont poser les conditions ou définir les règles », a-t-il insisté. Sur fond de populisme et d’un prétendu appui inconditionnel d’un peuple aspirant au changement, Andry Rajoelina revendique un statut de petit dictateur. Il s’oppose a priori au consensus et clame haut et fort qu’il est le seul maître à bord en tant que chef d’Etat.

La vision de la formation du gouvernement de consensus est quelque peu originale du point de vue Rajoelina. Les autres mouvances proposent des noms ou une liste et c’est le président de la transition qui valide ou refuse. L’intéressé a annoncé à plusieurs reprises qu’il a des critères politiques et techniques pour écarter les indésirables. Il préfère des jeunes qui sont encore assez tendres sur le terrain politique mais qui sont compétents. Le gouvernement d’union nationale et de consensus serait alors sous le contrôle du jeune président.
 
Les actuels ministres de la HAT, composants le gouvernement Monja Roindefo II obéissent uniquement au président de la transition. La  propagande permanente consiste par ailleurs à faire croire que ni les deux co-présidents de la transition ni le premier ministre de consensus n’ont de réels pouvoir, ayant un lien de subordination avec celui qui est reconnu comme chef d’Etat. Andry Rajoelina ne reconnaît pas que son statut est le fruit d’un consensus à Maputo et Addis Abeba mais de la lutte populaire. Son discours redevient naturellement celui de la place du 13 mai. Le coup d’Etat n’est pas entièrement achevé.