lundi , 6 mai 2024
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La mise en place du nouveau gouvernement de Transition a sans trop de surprise accusé un certain retard, car les mouvances s’acharnent encore pour avoir les ministères qui leur tiennent plus particulièrement à cœur. Comme le ministère de l’éducation.

Gouvernement de Transition : Rude bataille pour le ministère de l’éducation

Le marchandage pour obtenir le ministère de l’éducation constitue l’un des facteurs de blocage à la mise en place du nouveau gouvernement. L’enjeu est en effet à la fois politique et stratégique. Raison pour laquelle la mouvance Andry Rajoelina tient absolument à garder ce ministère. C’est à peu près pour la même raison que la mouvance Marc Ravalomanana a listé ce département parmi ses priorités.

Depuis des décennies, le ministère de l’éducation a permis à des partis politiques de disposer des militants à divers coins de la Grande Ile.

Pour la mouvance Rajoelina, le motif officiel pour exiger le ministère de l’éducation, dans le contexte de partage de pouvoir actuel, c’est la rentrée des classes. Pour les sympathisants du président de la Transition, la nomination d’un nouveau ministre et d’autres responsables, surtout au niveau des régions, pourrait avoir des répercussions sur le bon déroulement de l’année scolaire.

La réalité est que le ministère de l’éducation a toujours été stratégique pour les différentes formations politiques du pays.

En effet, du temps de la présidence de Didier Ratsiraka, sous la deuxième République, le parti Arema a appris à ses dépens que les affectations disciplinaires et arbitraires des enseignants issus du parti MFM a permis plus tard à une formation politique de l’opposition de disposer d’une base solide à tous les recoins de la Grande Ile.

Vers la fin des années 90, le parti MFM a été l’unique formation politique de l’opposition à disposer d’une structure jusqu’au niveau de tous les quartiers de Madagascar. Aucun parti politique, jusqu’à présent n’a pu l’égaler. Cette situation a permis au parti MFM de mener, en collaboration avec d’autres opposants, le mouvement populaire de 1991. Mais depuis, cette base du parti s’est effritée. 

Dans le camp de Rajoelina, on suppute que la lutte actuelle pour l’obtention du ministère de l’éducation est en partie due au désir du MFM de faire main basse sur le département. Il y a un peu plus de dix ans, Germain Rakotonirainy, Secrétaire général du MFM, était ministre de l’Education. Cela a permis au parti de raffermir encore sa base.

Le MFM étant intégré dans la mouvance Ravalomanana, la bataille pour le département de l’éducation se comprend mieux. Andry Rajoelina et ses collaborateurs sont conscients que le ministère de l’éducation, une fois contrôlé par un camp adverse, peut constituer un danger politique. Surtout à l’approche des élections anticipées.