lundi , 29 avril 2024
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La formation proposée par le premier ministre Camille Vital au président de la HAT a permis d’intégrer quelques techniciens dans le gouvernement sans compromis avec les autres sensibilités politiques. La mouvance Rajoelina est revitalisée et les ministres sceptiques écartés.

Gouvernement Vital : les ministres sceptiques écartés ?

Le premier ministre Camille Vital fait le ménage dans le gouvernement qu’il a hérité de Monja Roindefo aujourd’hui passé dans la catégorie ennemie de la mouvance Rajoelina. Intégrer des nouveaux lui permet aussi d’écarter les indésirables. Les compagnons de lutte sur la place du 13 mai dans la conquête du pouvoir en font les frais. Après l’éviction prématurée du ministre de la Défense nationale, Noël Rakotonandrasana, d’autres dissidents de la mouvance Rajoelina sont limogés.

En première ligne, l’ancien ministre des Télécommunications et des Nouvelles technologies n’a pas pu sauver son poste. Augustin Andriamananoro a pourtant essayé de se rattraper en s’affichant lors des meetings du parti TGV. Son initiative « Défi 2010 » a été considérée comme une dissidence, un acte qui risque de diviser un parti nouveau né qui doit s’accrocher au pouvoir. Augustin Andriamananoro fait partie des « jeunes » expatriés venus prendre part au mouvement populaire. 

S’il y en a un qui s’est attendu à être limogé, c’est bien Gilbert Raharizatovo. L’ancien ministre de la Culture et du Patrimoine, est même fier d’être qualifié comme étant la « voix discordante » du gouvernement. Il trouve que c’est normal de ne pas le mettre dans un nouveau gouvernement que lui-même a jugé inopportun si c’est sans avoir établi un accord avec les autres tendances politiques. Gilbert Raharizatovo a agacé la mouvance Rajoelina par ses interventions médiatiques qui ne servent pas la propagande de l’autorité de fait. L’homme s’est levé contre la majorité pour refuser de réprimander les trois mouvances suite à la sanction infligée par l’Union Africaine aux 109 personnalités de la HAT.

La tête de Nathalie Rabe a été réclamée par les médias de propagande de Andry Rajoelina. L’ancienne ministre de la Communication a été réticente et hésitante quant à jouer le rôle du prédateur de la presse. Son ultime intervention pour fermer la radio Fahazavana n’a pas plaidé en sa faveur. Quoiqu’il en soit, cette éviction est une bonne chose pour la jeune femme qui pourra sauver son image de directeur d’agence de communication et aussi de membres d’un parti qui a toujours milité pour la liberté d’expression.

Alain Andriamiseza et Cécile Manorohanta sont devenus avec le temps des boulets pour la mouvance Rajoelina. Ils sont censés représenter au départ la mouvance Ravalomanana lors de l’ouverture tentée par Monja Roindefo. Le premier est devenu un anti-3 mouvances et un pro-TGV convaincu. Cette versatilité ne lui a pas servi. Comme Alain Andriamiseza n’a jamais caché ses ambitions électorales, son éviction n’est pas forcément un drame. Pour Cécile Manorohanta, c’est la fin d’une difficile cohabitation avec les administrateurs civils. Si Andry Rajoelina avait loué son expérience lors de sa nomination, cette linguiste ne pouvait se targuer être une technicienne au niveau du ministre de l’Intérieur.

Le supposé proche de Didier Ratsiraka, Alain Tehindrazanarivelo est délogé du ministère de la santé. Il paie sa mauvaise gestion de la crise créée par les revendications des médecins et des paramédicaux. Contrairement à ses anciens collègues Mamy Ratovomalala et Jean de Dieu Maharante, le professeur n’a pas su virer à l’orange pour faire oublier l’étiquette du parti rouge. L’ancien député indépendant Jean Claude Rakotonirina n’est pas non plus un orange convaincu. Il s’est fait inutilement des ennemis en voulant réguler le commerce des uns et les exportations des autres.