jeudi , 9 mai 2024
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Après la signature des accords politiques de Maputo, le Groupe Tiko revit. Le géant de l’agroalimentaire fondé par Marc Ravalomanana va faire tourner par lui-même son usine de fabrication de yaourt à Antsirabe et la minoterie de Toamasina.

Groupe Tiko : fonctionner sous quelle protection de l’Etat ?

Selon un accord signé à Maputo, le gouvernement de transition aura la mission de protéger les biens appartenant au président sortant Marc Ravalomanana. La HAT a déjà pris la minoterie Mana sous sa protection, prenant en main la gestion de la société du Groupe Tiko. Ce dernier avait refusé un accord avec le gouvernement de transition pour générer des liquidités à l’Etat.

L’entreprise Mana sera à nouveau sous le contrôle du groupe Tiko. La minoterie de Toamasina avait été réquisitionnée, fermée puis ouverte manu militari par les autorités de la transition. La pénurie de farine sur le marché local avait justifié cette mainmise qui ressemble à une nationalisation à peine déguisée.

Une commission étatique a été mise en place afin de contrôler la production et les finances de l’entreprise. L’usine a pu fonctionner grâce à l’existence d’un stock de blé disponible. Le manque de transparence dans la gestion de Mana par la HAT a été pointé du doigt par les avocats de Tiko, doutant de la légalité de la procédure.

L’usine de l’entreprise Tia à Andranomanelatra va aussi rouvrir ses portes. Le groupe Tiko va donc recommencer à produire de l’yaourt et à mettre en bouteille de l’eau minérale. La fin du monopole de Tiko sur la production industrielle d’yaourt a fait que ce produit de consommation plutôt banal a complètement disparu des rayons.

La destruction des infrastructures des sociétés du groupe Tiko avait été motivée par une volonté politique de mettre fin à ce monopole et de faire baisser les prix  des PPN. L’effet inverse s’est produit, les yaourts, huiles alimentaires, beurres, farine… importés coûtent plus cher qu’avant la crise.

Les avocats de Tiko contestent la mainmise de la HAT sur les usines et les marchandises du groupe en guise de compensation des impayés en matière de taxe et droits de douanes. Ils affirment, preuve à l’appui, que la dette à verser à l’Etat n’est que de 25 milliards d’ariary. Les défenseurs du géant de l’agroalimentaire estiment que les réquisitions faites par la HAT dépassent largement cette somme.

Tiko a largement nourri le gouvernement de transition qui a réquisitionné un stock de 35 000 tonnes de riz. Vendus à bas prix, ces denrées ont servi de moyen de propagande dans les régions. En tout, la HAT a estimé à environ 190 milliards d’ariary les sommes que Tiko doit à l’Etat. Un montant pharaonique complètement fantaisiste selon les avocats du groupe.