samedi , 4 mai 2024
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Le ministère du Commerce du gouvernement de la transition essaie de désamorcer la crise du riz. A priori, il n’y a pas de risque de pénurie, vu la quantité disponible. La rétention de stock serait la raison de la hausse soudaine du prix sur les étals.

Hausse du prix du riz : une crise à désamorcer

Au lendemain de la reprise des manifestations politiques à Antananarivo, le prix du riz a connu une hausse de 20%. Le kilo de riz blanc est vendu à 1200 Ar après s’être stabilisé autour de 1000 Ar. Le ministre du Commerce dénonce une spéculation opérée par les collecteurs qui n’alimentent pas le marché pour faire grimper artificiellement les prix.

Cette rétention de stock n’a pourtant pas été un secret depuis près d’un mois. Les opérateurs dans le secteur rizicole ont subi la « concurrence déloyale » de l’Etat. Les autorités de la transition ont en effet déréglé le marché en utilisant le stock de riz du groupe Tiko comme un moyen de propagande. Quelque 30 000 tonnes ont été intégrées sur le marché, vendu à un prix populaire de 500 ariary le kilo.

Le riz bon marché de la HAT qui s’est servi dans les hangars de Tiko a tiré vers le bas les prix sur le marché. Le kilo est descendu à moins de 1000 Ar. De nombreux collecteurs ont préféré attendre que l’effet HAT soit passé, afin d’éviter de vendre à perte. Les stocks achetés auprès des producteurs ont coûté plus cher que les 500 Ar, à cela s’ajoutent les marges prises par les différents intermédiaires.

La vérité des prix reprend donc le dessus. Le ministre Jean Claude Rakotonirina estime toutefois que la hausse est trop forte. Il explique que la pénurie de riz dans la partie nord de l’île, en particulier à Ambanja a détourné une partie de la production de la région rizicole de Boeny qui alimente habituellement le marché d’Antananarivo.

L’anéantissement du distributeur Magro par la crise politique puis par les autorités risque d’avoir un impact sur l’approvisionnement en riz à Madagascar. La production de la saison rizicole 2008-2009 a été assez bonne, dépassant les 4 millions de tonnes. Sur les 250 000 tonnes de riz achetés à l’étranger afin de satisfaire la demande nationale, un peu plus de la moitié avait été importée par le groupe Tiko.

Le risque de pénurie de riz est assez minime. La dégradation de la situation politique risque toutefois de dérégler le marché en raison des spéculations que ce soit chez les producteurs, les collecteurs ou les grossistes. Le riz reste un outil de propagande que ce soit pour ou contre le régime en place.