jeudi , 2 mai 2024
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La Haute Autorité de la Transition se met en place contre vents et marées. Le choix des membres de cette instance dirigeante a été motivé par les affinités politiques, la représentativité régionale et l’opposition au président sortant, Marc Ravalomanana.

Haute autorité de la transition : les anti-Ravalomanana récompensés

Ils seront 44 membres à composer la Haute Autorité de la Transition (HAT) présidé par Andry Rajoelina. A Madagascar, il y a tellement de partis politiques que nombre de politiciens ne peuvent accéder à des responsabilités ou à un mandat électif. Il leur reste donc : la transition. Cette théorie s’est vérifiée lors de la nomination des membres de la HAT.

Les chefs de parti où au moins des personnalités politiques très en vue lors de la période de crise se voient récompensés par Andry Rajoelina. A priori, ils font partie de l’aile dure de l’opposition au président Ravalomanana et ont boycotté les élections tout comme le dialogue politique avec le régime, ou encore les travaux de conception de la loi sur les partis. Benjamin Vaovao, Pierre Houlder Ramaholimasy de l’Arema de Pierrot Rajaonarivelo, Jean Max Rakotomamonjy du Leader Fanilo, Evariste Marson du RPSD accèdent au cercle du pouvoir.

Bruno Betiana de l’UNDD n’a pas eu la bénédiction du Pr Albert Zafy et ne peut s’exprimer au nom de son parti, tout comme Herimanana Razafimahefa qui a été désavoué par le Grad Iloafo. Il y a aussi l’entrée fracassante des éternels « meneurs de luttes politiques » sans gagner aucune élection comme les Pierre Andrianantenaina de Farimbona, Daniel Ramaromisa du VVSV, Alain Ramaroson qui lance partis et mouvements au gré des actualités, Pierre Firmin Tsiranana du RPSD, Lala Harinaivo Rasamoelina du DHD, Philippe Jaozandry de l’AKFM.

Jean Théodore Ranjivason de Fanilo, Lahiniriko Jean et son acolyte Julien Reboza du PSDUM, prennent leur revanche sur le président Ravalomanana qui les avait écartés du cercle du TIM, les poussant vers une opposition radicale. La présence de Jacky Mahafaly Tsiandopy, un ancien membre du gouvernement Rabemananjara, est un semblant d’ouverture au parti de Marc Ravalomanana.

L’AVI revient aux affaires et avec toujours les mêmes têtes : Norbert Lala Ratsirahonana et Jean Jacques Rabenirina. Les généraux retraités reprennent du service à la HAT à l’instar de Bruno Rajaonson, Dolin Rasolosoa et Désiré Philippe Ramakavelo. Des anciens parlementaires intègrent l’institution de la Transition comme, Norovelomampionona Roberthine Rabetafika, Joseph Yoland, Constance Razafimily, Remi dit Jao Jean et Jonah Parfait Prezaly.

Il y a aussi les héritiers des grands noms de l’époque de l’Amiral Ratsiraka, à commencer par son neveu Roland Ratsiraka qui s’est fait depuis un prénom, Patrick Monibou fils d’un ancien chef d’Etat-Major qui marche sur les pas de son père. Les femmes de « prisonniers politiques » sont là en compensation des faits d’armes de leur mari. Ialy Rakotoniaina et Pelops Ariane Voninahitsy sont membres de la HAT.

Les autres membres nommés sont Alexandre Rambolazafy, Patrice Rakotoarimanana, Rakotonomenjanahary, Hajanirina Lanto Ramaherijaona, Benjamina Ramarcel Ramanantsoa, Henri Ranaivoarisoa, Norolaza Andrianandrintsaina Rasolofo, René Rasolofo, Bernard Ansèlme Ravelonjato, Tomasy Tsimiondra, et Andry Ratovo. S’il y en a un que l’on n’attendait pas sur la scène de la haute sphère du pouvoir, c’est Yvon William Randriazanakolona. Connu sous le pseudo de Sareraka, cet artiste a été l’un des animateurs de la place du 13 mai et le voilà dans la haute autorité de… l’Etat.