mercredi , 15 mai 2024
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Rancunier et maladroit, le régime de la HAT cumule les manœuvres anti-démocratiques et de répression. La dernière victime en date est Iharizaka Rahaingoson, le seul ministre qui a osé tenir tête à l’autorité de fait. A sa grande surprise, l’expert en télécommunications auprès de l’Union Européenne est interdit de sortie du territoire de Madagascar.

Iharizaka Rahaingoson : la nouvelle bête noire de la HAT

En partance pour Bruxelles pour assister à une réunion sur les télécommunications, l’ancien ministre de la HAT Iharizaka Rahaingoson a été refoulé par la police des frontières malgaches. Il a appris à l’aéroport qu’il fait l’objet d’une interdiction de sortie du territoire. L’intéressé n’était même pas au courant de cette mesure ou sanction à son encontre. Ainsi, c’est en toute quiétude qu’il allait se rendre à Bruxelles assister à une réunion sur les télécommunications. Ce jeune ingénieur malgache surdiplômés est en effet un expert en télécommunications auprès de l’Union Européenne.

La HAT ne va pas aimer. Iharizaka Rahaingoson a une nouvelle fois invité la presse pour évoquer le problème. Il affirme ne pas savoir les motifs ni les raisons de cette interdiction non sans avoir essayé de les découvrir. L’ancien ministre des télécommunications doute même de l’existence officielle de l’arrêté ou de la décision qui instaure cette mesure à son encontre. En tout cas, si les autorités ne fournissent pas le document attestant l’interdiction de sortie du territoire du ministre démissionnaire, l’intéressé a l’intention de faire constater cette absence de décision officielle par un huissier.

Quelle crime ou délit Iharizaka Rahaingoson a-t-il commis pour mériter une interdiction de sortie du territoire. Même si la mesure est officieuse, elle est appliquée. L’on comprend l’embarras de l’autorité de fait à sanctionner quelqu’un par le seul motif d’un nom respect de la solidarité gouvernementale, encore moins de la défense de certains intérêts économiques. Aux yeux de l’opinion, le ministre qui a démissionné a privilégié la droiture et l’Etat de droit au détriment d’un intérêt politique ou économique. Pour sauver la face, la HAT l’a limogé officiellement après sa démission.

L’autorité de fait a essayé de discréditer cette personnalité malgache incontournable dans le domaine des nouvelles technologies en faisant appel au Bureau anti-corruption (Bianco) qui a vu son indépendance mise à l’épreuve. Selon des indiscrétions, la convocation n’était que pour la forme, une opération de communication de l’autorité de fait. Iharizaka Rahaingoson n’a pas été inquiété puisque le Bianco ne peut pas être saisi par les autorités. La procédure normale pour une enquête est de réagir à une plainte ou une dénonciation de corruption.

Connivence

De quel acte de corruption peut-il s’agir. Iharizaka Rahaingoson est soupçonné par la HAT et son chef de gouvernement de favoriser l’opérateur de téléphonie et d’Internet Madamobile. Ministre des télécommunications à l’époque, il a décidé d’appliquer les décisions du tribunal et de l’organisme indépendant de régulation OMERT. Seulement, son prédécesseur et non moins conseiller du président de la HAT estime que la décision de Justice n’est pas légale, sortant des arguments techniques sur la vente des actifs d’une entreprise et l’octroi de licence. Augustin Andriamananoro va jusqu’à insinuer que l’OMERT est un organisme de tutelle du ministère des Télécommunications, donc, doit obéir au gouvernement.

Cette affaire a montré au grand jour la connivence entre les tenants du pouvoir et certains intérêts économiques dans le secteur des télécommunications. La HAT est prête à passer outre la décision de la justice mais ce n’était pas le cas de son ministre technicien Iharizaka Rahaingoson. Ce dernier dénonce une désorganisation certaine du secteur. Il affirme que certains ISP (fournisseurs de service Internet) continuent malgré l’expiration de leur licence depuis 3 mois.

La vraie faute commise par Iharizaka Rahaingoson a été de défier le président de la HAT et son général premier ministre. De plus, il a le malheur d’être « jeune ». L’autorité de fait semble écarter tous les jeunes susceptibles de faire de l’ombre à leur favori. Contrairement à ses détracteurs au pouvoir, Iharizaka Rahaingoson a toujours la reconnaissance internationale de ses compétences.