mercredi , 1 mai 2024
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Suite de notre interview: "...Didier Ratsiraka a sans doute imaginé la sécession, cette forme de retrait sur la province de Tamatave, comme une stratégie militaire..."

Interview Exclusive : Eric Rabeharisoa (suite et fin)

10- On parle d’une similitude entre Madagascar et les velléités sécessionnistes aux Comores. Partagez-vous cette crainte ?

Je ne pense pas qu’on peut parler dès maintenant de velléités sécessionnistes à Madagascar. On parle de stratégie politique de certains. Didier Ratsiraka a sans doute imaginé cette sécession, cette forme de retrait sur la province de Tamatave, comme une stratégie militaire, mais je ne pense pas qu’il y a chez le Malgache une velléité sécessionniste telle qu’on le vit aux Comores ou dans d’autres pays. A Madagascar, l’unité, notamment linguistique, est une réalité. C’est un avantage, un ciment fort pour l’unité nationale.

11- On parle de plus en plus d’une troisième voie dont le Leader serait un des initiateurs. Qu’en est-il exactement ?

Lorsqu’on est en face deux protagonistes qui n’arrivent pas à s’entendre, à se départager, il est clair qu’une troisième voie ou plutôt une alternative pour débloquer la situation est importante. Le Leader n’en est pas l’initiateur, ce serait, je pense, lui donner trop d’estime. Mais il oeuvre à trouver une issue à ce
conflit qui n’a que trop duré et qui risque de créer un précédent. Nous venions de parler de sécession, de fédéralisme, d’autonomie, ce sont des termes qui ne sont pas fédérateurs mais qui, au contraire, séparent les uns des autres. Le Leader Fanilo, lui, a toujours défendu l’unité nationale.

12- Monsieur le Maire, quelle est la situation actuellement au niveau de l’administration des communes ? Est-ce que les maires de la province d’Antananarivo entretiennent des contacts permanents avec les maires des
autres provinces ?

Nous faisons parties d’une association des maires. Nous nous réunissons tous les ans dans le cadre d’un vaste échange d’information et d’expériences. A côté de ces réunions périodiques, nous, de la commune d’Alasora, restons en contacts avec des maires des autres provinces. Aujourd’hui, les communes se trouvent dans une situation grave vu que les subventions accordées par l’Etat, qui constituent la principale ressource des communes rurales, tardent à être débloquées. Cette année, je ne pense pas que l’Etat pourra effectuer ces paiements. Vous imaginez la situation financière des communes rurales à Madagascar. Dans la commune d’Alasora, nous avons la chance quand même d’avoir des partenaires, au niveau des ambassades qui, à travers des projets, participent au développement de la commune et financent des micro projets. Cela nous permet de continuer à essayer de répondre à notre rôle qui est de servir le citoyen.