jeudi , 2 mai 2024
enfrit
Trois morts et une douzaine de blessés dont au moins quatre dans un état grave, c’est le bilan de l’affrontement entre les éléments de l’EMMO REG du colonel Richard Ravalomanana et les « mutins » de la FIGN conduits par le Lt colonel Raymond Andrianjafy. L’assaut final a été donné en fin d’après-midi avec un constat flagrant : les forces en opposition n’étaient plus du tout équilibrées à Fort Duchesne.

Journée fusillade au Fort Duchesne : l’épilogue

Après avoir épuisé tous les recours pour la reddition des « mutins », les hommes du colonel Richard Ravalomanana ont donné l’assaut vers 17 heures. A l’intérieur du camp de la FIGN, il y avait à ce moment là une trentaine d’hommes qui faisaient encore de la résistance, rapporte le commandant de l’Emmo Reg. L’un d’entre eux a été abattu par les « assaillants ». Pour terminer le travail, les éléments de la Force d’intervention spéciale qui avait déjà perdu un homme, un gendarme, ont été appuyés discrètement par des commandos du GSIS, l’équivalent du GIGN français. Les hommes de l’Emmo Reg suivaient derrière.

Après les premières constatations, le commandant de l’Emmo reg a révélé que les « mutins » ayant pris part au combat n’étaient pas nombreux. Il affirme que seulement une demi-douzaine d’officiers et 22 hommes de troupe étaient là pour défendre leur position dans le camp avant l’assaut. Des tireurs ont été postés sur les fenêtres pour repousser l’assaut. En face, le colonel Ravalomanana a mobilisé 600 hommes pour finir le travail. Pourtant, le matin, tous les hommes de la FIGN avaient été consignés. Tous n’auraient pas participé au combat. Le camp a commencé à se vider en début d’après-midi pendant que les fusillades ont momentanément cessé.

Surprise, le général Zafera, le commandant de la FIGN était resté dans le camp et a dû présenter un drapeau blanc. Après un moment de doute, sa version a été vérifiée. Celui qui a juré dévouement et fidélité à Andry Rajoelina aurait été retenu par ses hommes. Le Lt colonel Raymond Andrianjafy a encore été aperçu dans le camp quelques minutes avant l’assaut. Il a réussi à prendre la fuite en tenue civile, suivi par ses quelques acolytes. Les fuyards ont laissé leurs fusils mais certains seraient partis avec selon  toujours le colonel Ravalomanana. Le camp a été sécurisé vers 18 heures.

Le Lt colonel Raymond Andrianjafy étaient disposé à négocier, accompagné par un général resté dans le camp. Il a été rappelé par ses hommes. Ayant échappé à ses ennemis du jour, il est activement recherché par les autorités. « Il y a eu des pertes humaines… il faut qu’il y ait une enquête, des arrestations et des sanctions, a déclaré en début de soirée le premier ministre Camille Vital. Le pouvoir ne va plus tolérer tout débordement ».

Jeudi 20 mai 2010, vers 08 heures du matin, les partisans du mouvement ecclésiastique ont répondu massivement à l’appel de la FIGN. Les éléments de l’Emmo Reg ont tenté de disperser la manifestation près du Mausolée mais ont été refoulés par les manifestants. Au départ, la mission du colonel Ravalomanana était d’empêcher les manifestants à descendre dans la rue, notamment à Analakely sur la place du 13 mai.

La troisième victime de la fusillade de Fort Duchesne était un civil, un fervent militant du mouvement des pasteurs a succombé de ses blessures. Trois blessés sont dans un état grave. Un des pasteurs du mouvement ecclésiastique aurait aussi été blessé par balle.