jeudi , 2 mai 2024
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Le KMF/CNOE se positionne comme une force de proposition influente dans la réforme du système électoral à Madagascar. Contrairement au ministère de l’Intérieur de la HAT, cet organe indépendant opérant dans l’observation des élections veut voir la future commission électorale indépendante assumer pleinement ses prérogatives dans l’organisation du prochain scrutin.

KMF/CNOE : confier tout le processus électoral à la CENI

Selon le CNOE ou Comité national d’observation des élections, toutes les tâches et opérations relatives à l’organisation d’une élection doivent être confiées à la CENI ou Commission nationale électorale indépendante. Ce membre influent de la société civile aussi bien dans le domaine électoral que politique en général vient de consulter sa base à travers des ateliers régionaux tenus en décembre 2009. Le CNOE est présent dans 20 régions sur 22. Le comité va apporter ses propositions sur la réforme du système électoral, répondant à l’invitation du ministère de l’Intérieur à l’atelier national prévu pour les 06 et 07 janvier 2010 à Ivato.

« La CENI doit prendre les responsabilités aujourd’hui confiées au ministère de l’Intérieur et au CNE ou Conseil national électoral », affirme le président du KMF/CNOE. Ernest Razafindrabe, insiste sur le fait que le nouvel organe a pour mission d’organiser et de gérer le processus électoral. Le CNOE voit même en cette petite institution indépendante de toute influence politique un organisateur potentiel de la conférence nationale en vue de réformer la vie politique à Madagascar. Le comité souhaite donc une CENI totalement émancipée avec des attributions et des prérogatives, échappant à tout contrôle gouvernemental.

Le CNOE émet des propositions qui seront confrontées avec celles du CNE et du ministère de l’intérieur. Selon les explications de Ernest Razafindrabe, la CENI devra avoir une structure nationale avec des démembrements au niveau des régions et des districts. Un organe délibératif composé de magistrats, de journalistes, des représentants de la société civile… va diriger cet organe au niveau national. Les représentations dans les régions seront des organes consultatifs avec force de proposition. « On doit professionnaliser l’organisation des élections », martèle le président du CNOE. Ce comité propose que des techniciens effectuent les travaux sur terrain en étant des salariés de la CENI.

Pour le CNOE, la réforme du système électoral à Madagascar est complexe. « On a besoin d’une refonte de la liste électorale et non pas d’une révision, explique Ernest Razafindrabe. C’est-à-dire que l’on ne doit plus tenir compte de la précédente liste électorale. Pour ce faire, on fait un nouveau recensement ». Une telle tâche ne saurait être effectuée par la CENI sans la contribution du ministère de l’Intérieur. La question est de déterminer qui travaille pour qui. En tout cas, le CNOE souhaite confier tout le processus électoral à la CENI, y compris, l’établissement de la liste des électeurs.

Les membres du CNOE ont fait des propositions concrètes concernant les attributions de la CENI pour assurer la tenue d’une élection transparente, juste et équitable. La Commission électorale doit contrôler les fonds de propagande, que ce soit leur provenance ou leur montant. Elle veille à ce que les candidats n’achètent pas les électeurs par des cadeaux. Le contrôle des temps d’antenne n’est pas nouveau. Le vrai débat consiste à préserver un certain équilibre sur tous les médias et non seulement sur l’audiovisuel public. 

Le CNOE propose à ce que la comparaison des PV des bureaux de vote soit systématique. La CENI sera tenue de justifier toute annulation de vote. Le Secrétaire général du KMF/CNOE, Bruno Rakotoarison estime que « la date de l’élection doit correspondre avec la mise en place des structures de la CENI ». Pour des raisons politiques, Andry Rajoelina a été obligé de mettre la charrue devant les bœufs. La mise en place de la Commission électorale se fera en fonction de la date du 20 mars 2010, le jour de l’élection législative. Rien que pour des raisons pratiques et techniques, ce n’est pas étonnant que la HAT veuille limiter le rôle de la CENI dans ce premier scrutin organisé par les autorités de fait.